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Des toxines naturelles qui vous veulent du bien… ou pas !

Sur Résonnances, on vous parlait il y a peu de temps des mycotoxines, ces moisissures issues de champignons, qui peuvent se lover sans conséquence dans notre sacro-saint fromage ou devenir des menaces dans d’autres aliments. Nous reprenons la plume aujourd’hui pour vous parler de la famille dont sont issues, les toxines naturelles au sens large, qui comme leur nom ne l’indique pas, ne sont pas toujours naturellement bonnes pour notre organisme. Alors, prêt à plonger du côté obscur de la nature ? Le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous dit tout sur ces toxines qui vous veulent du bien… ou pas !

Commençons par les présentations : les toxines naturelles sont des substances toxiques présentes dans la nature comme les métaux lourds, le cuivre et l’arsenic, ou élaborées par des organismes vivants. Parmi eux, on retrouve un certain nombre de plantes, des champignons vénéneux ou microscopiques (produisant des mycotoxines), des insectes comme les scorpions par exemple, des animaux dont les serpents à venin, mais aussi des micro-organismes, des bactéries (salmonelle, listéria, souche pathogène d’Escherichia coli) et ou encore des virus. Vous l’aurez compris…. Nous sommes cernés ! Mais enfin, ces toxines naturelles, pourquoi sont-elles si méchantes ? Pour se défendre, pardi ! On ne cesse de vous le répéter ici, la nature c’est la jungle. Entre prédateurs sournois et autres parasites, les organismes vivants ont intérêt à avoir plus d’une toxine dans leur sac. Voilà pourquoi de nombreuses plantes produisent ces substances en guise de self-défense contre d’éventuelles attaques d’insectes, de champignons ou de divers parasites. Ces toxines naturellement insecticides ou fongicides ont également de nombreux effets sanitaires sur l’homme, mais si l’on sait aujourd’hui que le nombre de ces substances est considérable, nous sommes loin de les avoir toutes identifiées, quantifiées et répertoriées.

Certains de leurs effets secondaires sont cependant d’ores et déjà bien connus des médecins et des pharmaciens qui n’hésitent d’ailleurs pas à utiliser ces toxines qui nous rendent malades pour nous soigner. Hé oui, comme souvent avec la nature, tout est question de dosage. Ainsi, alors qu’à fortes doses certaines plantes toxiques peuvent provoquer des gastro-entérites, de la tachycardie ou même la mort par paralysie respiratoire, à faibles doses elles sont couramment utilisées dans la pharmacopée contemporaine. C’est le cas de l’aristoloche, joliment dénommée « étreinte de sorcière » : riche en acide aristolochique, elle est préconisée pour faciliter les accouchements et soulager les crises de goutte et les rhumatismes. Citons encore la sulfureuse belladone, appelée « cerise du diable », dont certaines baies riches en alcaloïdes sont mortelles ou encore le houblon dont la saveur ravit les buveurs de bière tout en provoquant avec son caractère urticant des dermites et allergies chez les travailleurs des houblonnières. Enfin, impossible de parler des toxines naturelles sans parler du « mal des ardents » et du « feu de Saint-Antoine ». Ces intoxications dues à la contamination de l’ergot de seigle firent des milliers de victimes aux VIIIe au XVIe siècles.

Cependant, les toxines naturelles les plus dangereuses restent les mycotoxines dont nous vous avons longuement parlé ici-même. Heureusement pour nos organismes gourmands mais pas amateurs de leurs effets secondaires – troubles allergiques, digestifs, circulatoires, neurologiques, abortifs, tératologiques parfois très graves, voire mortels – le monde agricole les a à l’œil ! Agriculteurs et agronomes savent depuis longtemps que les conditions de production au champ, les pratiques culturales mais aussi les conditions climatiques et le type de sol et les conditions de stockage des grains, sont responsables de la prolifération de ces toxines naturelles. Ainsi, alors que tous les acteurs de la production surveillent attentivement tous ces facteurs, l’Agence française de sécurité alimentaire des aliments et l’Autorité européenne de sécurité des aliments ont également édicté une réglementation proposant des teneurs maximales de résidus pour les toxines naturelles les plus dangereuses. Hé oui, comme on vous l’expliquait un peu plus haut, à petites doses, ces toxines naturelles ne sont pas mauvaises pour votre santé. Attention, toutefois aux champignons vénéneux mortels comme l’Amanite phalloïde… Alors, prêt pour une petite balade en forêt ?