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La bioéconomie, qu’est-ce que c’est ?

Certes, notre blog est plus orienté agronomie qu’économie. Certes, l’argent ne pousse pas dans les arbres. Mais après tout, qu’est-ce qui vous dit qu’agriculture et économie sont deux cultures si différentes ? Aujourd’hui, Résonnances vous parle de bioéconomie, une notion qui fait du bien à la planète et à son porte-monnaie.

Comment remplacer les énergies fossiles ? Voilà le point de départ du phénomène de la bioéconomie. Face à la raréfaction des réserves d’hydrocarbure et aux enjeux écologiques, l’une des pistes qui s’impose aujourd’hui est la valorisation durable des biomasses agricoles et forestières. Naturellement renouvelables, ces bio-filières diversifiées, efficaces et organisées sont toutes réunies sous l’appellation de bioéconomie. Passons en revue ces secteurs porteurs de solutions et d’avenir :

La « bio-énergie » est la chaleur d’origine biomasse, produite pour le chauffage domestique (bois bûche, plaquettes et pellets) et pour les collectivités (constitution de réseaux de chaleur collectifs), ou encore pour l’industrie. Le bois provient des sous-produits de la forêt, des haies et de l’industrie du bois. C’est une filière mature en développement massif aujourd’hui.

Les « bio-matériaux traditionnels » (bois- matériau, pâtes à papier, panneaux de particules, textile, caoutchouc…) sont issus de la forêt et des activités de recyclage des matériaux. Ils disposent encore de grandes marges de développement et d’innovation.

Les « néo-bio-matériaux » (bio-plastiques, bio-composites fibreux …) sont appelés quant à eux à concurrencer des matériaux conventionnels très consommateurs d’énergie «grise »pour leur fabrication (plastiques, acier, aluminium, fibres minérales et même béton …).

Les « bio-molécules » issues de la chimie du végétal (cosmétiques, solvants, lubrifiants, tensioactifs…) entrent déjà dans la chimie du vivant (savonnerie, amidon, pharmacie, chimie fine…). Elles pourront se développer à partir des grandes cultures agricoles et de la sylviculture.

Les « biocarburants » (éthanol, bio-diesel) sont issus de la transformation de la biomasse agricole des grandes cultures. L’éthanol par exemple peut provenir de la betterave, de grains de blé ou encore de la canne à sucre ou de l’huile de palme. Bientôt, ces biocarburants seront issus d’une transformation de la cellulose et à plus long terme peut être, par la culture de microalgues ou de micro-organismes. En France, les biocarburants sont incorporés dans les carburants d’origine pétrolière : bio diesel dans le gazoil et éthanol dans l’essence.

La « bio-électricité » issue de la biomasse est un « sous-produit » de la chaleur et de la vapeur, mais aussi du biogaz. Elle est obtenue en cogénération grâce à des turbines ou à des moteurs. La technologie à base thermique (bois) est mature mais, en revanche, la maîtrise de la gazéification haute température, qui constitue un enjeu technologique d’importance stratégique, a encore besoin de temps et d’importants investissements en recherche-innovation.

Le « biogaz » est issu de la méthanisation, procédé qui résulte de la fermentation de sous-produits et d’effluents organiques (notamment sous-produits agro-industriels, urbains et agricoles). Il peut être valorisé en chaleur, en électricité, en gaz combustible ou en biocarburant (biométhane) et être injecté dans le réseau gazier. La méthanisation reste cependant une filière énergétique de portée modeste.

Les « bio-fertilisants » engrais et les amendements organiques enfin, sont utilisés pour nourrir et enrichir les sols agricoles (épandage de déjections animales, de composts, etc.). Mais compte tenu de la variabilité de leur composition, ils doivent sans cesse être améliorés et normalisés. Selon leur composition, ils peuvent avoir une forte valeur structurante et fertilisante des sols, notamment en apportant matière organique, phosphore et azote et peuvent s’avérer équivalents voire se substituer aux engrais minéraux.

Face à toutes les bio initiatives de la bioéconomie, il est facile de croire un instant que la solution aux problèmes climatiques mondiaux est là. Pourtant, malgré leurs nombres, ces bioressources renouvelables ne sont-elles non plus ni illimitées, ni suffisantes pour nourrir 10 milliards d’êtres humains. D’ailleurs, leur développement reste modéré. Ainsi,10% seulement d’économie bio- sourcée sont envisagés pour la France à l’horizon 2030-2040, un chiffre qui ne devrait pas dépasser 20 à 25 % de l’économie nationale sur le long terme. La leçon de la bioéconomie est donc qu’aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire d’être économe dans notre façon de consommer et de dépenser les ressources de la planète.

Sources : le club des bioéconomistes