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Le beurre, une histoire d’amour française ?

Vous le savez, sur le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent, on adore vous raconter des histoires. Des histoires dont les 1ers chapitres s’écrivent dans la nature et le mot de la fin sur le bout de votre fourchette. Des histoires de céréales qui vous font voyager à travers les champs et les continents. Des histoires d’agriculture tout simplement. Celle que nous allons vous raconter aujourd’hui est une histoire d’amour, celle qui unit depuis des décennies… les français et le beurre !

Que les nostalgiques de 98 se consolent, il y a un domaine où la France est toujours championne du monde : avec 8 kg par an et par habitant en moyenne, nous sommes officiellement les plus grands consommateurs de beurre de la planète. Évidemment, dans l’Hexagone, ce record n’étonne personne. Notre motte nationale est un ingrédient phare de notre gastronomie et ce n’est pas les gourmets normands et bretons qui nous contrediront. Croissants au beurre, escargots au beurre aillé, quatre-quart avec un quart de beurre, crêpe au beurre, caramel au beurre salé… dans nos cuisines le beurre est chez lui !

Mais tout ce beurre est-il aussi bon que bon ? Longtemps dans le collimateur des nutritionnistes et des professionnels de la santé, la côte de popularité de notre motte adorée remonte en flèche ces derniers temps, notamment grâce à la publication d’une étude américaine. Des chercheurs de l’université de Boston ont réalisé une enquête sur plus de 6,5 millions de sujets dans 15 pays. Résultat ? Contrairement à ce que l’on croyait jusqu’à lors, la consommation de beurre n’a pas de relation avec les maladies cardio-vasculaires, le diabète et les AVC. Tut tut tut ! On vous voit d’ici sortir votre couteau à beurre ! Pas question pour autant de rajouter des couches sur votre tartine, sa consommation doit rester modérée car comme tout produit d’origine animale, il contient du cholestérol et est riche en variétés d’acides gras saturés et non saturés. En fait, comme avec tous les aliments, pour rester un gourmet en bonne santé il faut être un gourmet modéré.

En amour, nous avons un proverbe : chaque pot a son couvercle. Eh bien avec le beurre c’est pareil, chaque Français a sa motte ! Sur nos 8 kg annuels, 4 sont fondus, mélangés et sublimés dans les petits et les grands plats préparés que nous consommons à l’extérieur. Nous achetons les 4 derniers nous-mêmes chez le crémier ou dans les magasins pour les consommer à la maison et c’est là où chacun cherche sa motte.

Dans ces linéaires qui s’étendent à l’infini, le beurre se décline avec gourmandise et c’est à vos papilles de choisir entre :

  • Le beurre pasteurisé et le beurre cru, plus fragile mais plus fort en goût.
  • Le beurre doux (moins de 0,5 g de sel pour 100g de beurre), le beurre demi sel (entre 0,8 et 3 g) et le beurre salé (plus de 3 g).
  • Le beurre standard et le beurre de baratte, plus traditionnel.
  • Le beurre moulé, le beurre en barquette, en rouleau ou en micropain.
  • Les beurres AOC d’Isigny, de Bresse ou de Poitou-Charentes.
  • Les beurres allégés (entre 60 et 62% de matière grasse), les beurres légers (entre 39 et 41% de matière grasse) et le « vrai » beurre (80% de matière grasse minimum).
  • Le beurre pas bio et le beurre bio…

Bref, il y a autant de beurre que de tartines tartinées en France au petit déjeuner ! Cerise sur la motte, pour qu’il soit encore plus facile à étaler même quand vous avez oublié de le sortir plus tôt du frigo (dans lequel il peut être conservé plusieurs mois) un beurre 3.0 tartinable dit « beurre tendre » dès sa sortie de la chaine du froid a été mis au point.

Enfin, même si la légende dit que l’on peut vivre d’amour et de beurre frais, il a tout de même un prix. Celui du lait payé au producteur qui dépend de la valorisation des produits qui en sont issus mais qui varie aussi en fonction des marchés français et européen de l’offre et de la demande. Malheureusement, les différents acteurs de la filière ont aujourd’hui des difficultés pour mettre en place les bons indicateurs et une répartition équitable des marges.

Voilà, c’est la fin de notre histoire d’amour entre le beurre et vous, une histoire d’agriculture qui se termine une fois n’est pas coutume au bout de votre couteau à beurre !