Antoine Dagorn
Lundi
Bonjour à tous, cette semaine c’est à mon tour de prendre la parole sur la page Agribretagne ! Je suis Antoine Dagorn, j’ai 29 ans et je suis installé en GAEC avec mon père et mon frère depuis 2016, sur la commune de Saint-Jean-Kerdaniel (22). Tous les trois, nous produisons du lait et des céréales. Le métier d’agriculteur c’est de famille.
Historiquement, mes grands-parents ont fait leur carrière sur un site à 2km du site principal d’aujourd’hui. Mais lorsque mon père s’est installé, il était impossible de construire des bâtiments supplémentaires là-bas. Mes parents ont alors eu l’opportunité d’acheter un site où se trouve leur maison, avec de la terre. Mon père a alors construit, en 2001 une nouvelle stabulation pour compléter le premier site. Cette nouvelle construction a été l’une des premières en Bretagne à se doter d’un robot de traite !
Nous avons plusieurs robots, chacun avec une mission différente, je vous en parlerai davantage dans la semaine.
Lorsque j’ai rejoint mon père sur la ferme, nous avons développé la production laitière.Puis, en 2022, c’est mon frère qui nous a rejoints, nous avons alors racheté une ferme à 5km de notre site principal, sur la commune de Plouagat (22). Aujourd’hui, nous travaillons avec 3 sites différents, ce n’est pas commun, mais pour nous ça fonctionne très bien. Rendez-vous demain, pour en savoir plus sur nos vaches !
Mardi
Hier, je vous ai raconté l’historique de la ferme, mais je ne vous ai rien dit sur nos vaches… Au GAEC du Toulou, nous élevons au total 115 vaches de race Prim Holstein. Sur le site principal, nous avons près de 70 logettes et une aire paillée de 600m² pour les vaches, car c’est ici que la traite a lieu, et grâce aux robots, elles peuvent s’y rendre seules !
On y trouve également les vaches qui sont prêtes à mettre bas, ainsi que les jeunes veaux. Durant les deux derniers mois de gestation, nos vaches sont logées sur le site historique (site n°2). Une fois que les veaux ont grandi, on parle alors de génisses, elles sont amenées sur le site de Plouagat (site n°3), où elles ont à leur disposition une aire paillée et des logettes pour l’apprentissage.
Enfin, nous cultivons près de 140 ha de terres, sur lesquelles nous produisons de l’herbe, du maïs ensilage, du blé, du triticale et du colza, que nous semons et récoltons grâce à notre matériel ! Rendez-vous demain pour en savoir plus sur ce que nous en faisons !
Mercredi
Comme je vous l’écrivais hier, nous avons 140 ha de culture qui nous servent principalement à nourrir nos vaches.
Toute l’herbe et le maïs que nous produisons sont utilisés pour l’alimentation de nos animaux, ainsi qu’une partie du blé. Le colza, le triticale et le reste du blé sont commercialisés en coopérative, puis transformés pour l’alimentation animale et humaine. Toute la paille des céréales est gardée pour la litière des animaux. Fourrage et céréales sont stockés sur notre site. Nous avons un aplatisseur qui nous sert pour le blé, il nous permet de réaliser de la farine et les vaches peuvent plus facilement le valoriser.
Chaque matin, nous préparons la ration des bovins à l’aide d’une mélangeuse et nous y mettons l’herbe, le maïs, le blé, le concentré et le minéral. Ensuite c’est prêt, et nous allons servir nos vaches sur la table d’alimentation !
Nos veaux sont nourris les premiers jours avec le lait de leur maman. Au bout d’une semaine, ils consomment du lait en poudre, comme beaucoup de bébé. Cela permet de leur apporter tous les nutriments nécessaires à leur croissance et de simplifier la distribution du lait. Le lait est consommé à l’aide d’un petit robot mélangeur, nous y mettons de la poudre de lait et de l’eau. Le mélange se fait automatiquement et ils peuvent venir téter tout seul, grâce à la tétine, comme un biberon !
Nous sommes particulièrement rigoureux quant à l’hygiène de la tétine, nous avons deux tétines, ce qui nous permet de la changer le matin et le soir. Nous les désinfectons soigneusement afin d’éviter tout problème de bactérie. Rendez-vous demain pour en savoir plus sur les outils de la ferme !
Jeudi
En début de semaine, j’évoquais les robots de traite qui furent parmi les premiers installés en Bretagne ! Ils permettent aux vaches d’être traites dès qu’elles en ressentent le besoin. Ainsi elles s’y rendent en moyenne 3 fois par jour. Grâce à un collier électronique, le robot détecte quelle vache est entrée dans la stalle : il s’occupe de nettoyer les mamelles, place les trayons et branche la vache tout seul. En même temps, il nourrit la vache en fonction de ses besoins.
Chacune de ces données est renvoyée sur un logiciel, sur lequel nous retrouvons de nombreuses informations sur notre troupeau, et pour chacune de nos vaches. C’est d’ailleurs par là que l’on commence notre journée, afin de voir si tout va bien.
Dans la ferme nous avons également robotisé une partie de l’alimentation et du nettoyage de l’étable. Nous avons investi dans un robot “repousse fourrage”, qui permet de rapprocher la ration dans l’assiette des vaches tout au long de la journée. En effet, lorsqu’elles mangent, elles ont tendance à l’éparpiller loin devant elles. Ce robot nous évite la tâche répétitive de repousser manuellement le fourrage, en se mettant en route toutes les deux heures. Ainsi nos vaches ont tout le temps à manger et tout le monde y gagne en confort !
Tout récemment, nous avons opté pour un aspirateur à lisier, c’est à peu près la même chose que ceux que l’on retrouve dans les maisons, sauf que là c’est pour la stabulation des vaches ! Nous lui avons programmé 4 parcours différents qu’il effectue tout au long de la journée. Grâce à lui, nos vaches ont toujours leurs pattes propres !
Vendredi
Toutes les installations que nous avons mises en place dans la ferme, nous permettent à la fois de gagner du temps et en confort de travail.
Nous sommes tout aussi vigilants au bien-être de nos animaux. Les vaches étaient initialement logées uniquement dans les logettes, nous en avons à peu près 70. Chacune est dotée d’un matelas moelleux en caoutchouc, épais de 7 cm, afin que ce soit plus confortable. Nous ajoutons à leur matelas de la farine de paille, pour que l’humidité soit bien absorbée et qu’elles soient toujours au sec.
En 2022, nous avons agrandi notre bâtiment, car de nouvelles vaches ont rejoint le troupeau. Nous avons alors opté pour une aire paillée accessible aux vaches qui sont passées au robot de traite. L’agrandissement de ce bâtiment leur permet d’avoir plus de place et de choisir le meilleur endroit pour aller se reposer.
Enfin, les vaches sont des animaux qui n’aiment pas la chaleur, c’est pourquoi nous avons installé 2 grands ventilateurs, qui s’adaptent en fonction de la température extérieure. Ils facilitent les courants d’air en cas de forte chaleur, ainsi elles sont plus à l’aise l’été !
Je vous remercie de m’avoir suivi tout au long de la semaine, maintenant place à Anne qui a également plein de choses à vous dire sur son métier !