Anthony Le Bideau

Anthony Le Bideau
Maraîcher
Pleubian (22)

Lundi

Merci à Pierre et son équipe pour la présentation de la semaine dernière qui était très intéressante.

Je me présente Anthony Le Bideau, je suis maraîcher sur la commune de Pleubian dans les Côtes-d’Armor.

Je suis installé dans l’exploitation depuis 2017, date ou je me suis associé à mes anciens patrons de stage, Roger Kermarec et Laurent Guillou. J’ai fait mon BAC pro ici en stage puis mon apprentissage en BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) en 2010-2012. Puis j’ai été salarié durant 2 ans ici puis 2 ans dans une coopérative à Pleumeur-Gautier puis je suis revenu m’installer en 2017.

Nous sommes 3 associés avec 2 salariés à l’année et un saisonnier pour les choux en hiver.

Nous produisons pour la coop Les Maraichers d’Armor et nos produits sont vendus en grande surface sous la marque Prince de Bretagne.

Nous avons différentes cultures : Choux-fleurs, brocolis, potimarron, pommes de terre primeur, blé, orge, maïs grain et colza. Toutes les cultures sont en plein champ et nous avons une serre pour les semis. Nous avions également des vaches, mais nous avons arrêté pour nous concentrer sur le maraichage.

Mardi

Durant ce moment de l’année nous nous concentrons sur la culture de choux-fleurs. C’est notre plus grosse production avec 55 ha destinés à cette production. Nous produisons quasiment des choux toute l’année, de septembre jusqu’à fin juin pour être précis. Nous plantons différentes variétés en fonction de la saisonnalité, ce qui permet d’avoir des choux en quasi-permanence.

Le brocoli a le même mode de culture que le chou. Nous commençons à planter mi-mai jusqu’à début août pour une récolte qui commence début août et qui s’étale jusqu’à mi-novembre sur 10 ha. Cela est vendu en frais aux Maraichers d’Armor.

Mercredi

Nous cultivons également des potimarrons sur une surface de 1 ha. Les graines sont semées mi-mai avant d’être récoltées fin août. Nous les conditionnons en palox (des grands bacs verts en plastiques) puis nous les brossons avant de les mettre en caisse selon la demande. On annonce 2 jours avant les quantités récoltées puis la coop met en vente le lot puis on est rappelé pour savoir si nos produits ont trouvé acquéreur. Si c’est le cas, on les met sous l’emballage souhaité. C’est vraiment à la demande.

Nous produisons aussi des pommes de terre primeurs. Elles sont mises en clayettes (petites caisses en bois) afin de pré-germer en décembre, puis on commence les plantations fin janvier/début février si possible, et on échelonne jusqu’à fin mars. Les premières pommes de terre sont bâchées et sont récoltées à partir de la fin avril. C’est environs 3 mois de culture. Cette production s’étale sur 15 ha. Nous en cultivons depuis que nous avons arrêté de produire du lait, car c’est complémentaire avec le reste de nos cultures.

Nous avons également des grandes cultures : 80 ha pour les 4 (42 ha de blé orge, 10 ha de colza et 25-30 ha maïs grain). On met du colza dans les champs où il n’y a jamais de choux parce que colza et choux sont crucifères, ils sont de la même famille et ce n’est pas bon de les placer dans les mêmes champs vis à vis des maladies (hernie du chou), cela puise les mêmes ressources de la terre. Toutes nos céréales sont livrées à la coopérative Le Gouessant.

Jeudi

On a une serre pour élever les plants de choux qui compte 700 m².

On a des plaques en plastiques qu’on envoie à semer à la CUMA du Talbert, ils les sèment et ajoutent du terreau. Nous les récupérons puis on les étale dans notre serre, puis on fait la culture du plant jusqu’à ce qu’il soit bon à planter. Généralement cela dure 6-7 semaines d’élevage entre le semi et plantage dans les champs. Une fois en champs, on utilise une machine pour les planter.
La serre nous permet d’avoir plus de garantie que le plant va prendre, il ne faut pas se rater, car sinon nous n’aurons rien à planter.

Presque tous nos tracteurs sont équipés de guidage par GPS, cela permet de réduire la pénibilité du travail et c’est plus facile pour garder les cultures propres. Du coup, on est plus précis et on peut plus faire de binage et de ce fait, on utilise moins d’herbicides.

Notre épandeur à engrais et notre pulvérisateur sont également en coupure par GPS. Avec cet outil, ils s’arrêtent automatiquement en bout de ligne, ce qui limite par ailleurs les produits phytosanitaires et les engrais.

Vendredi

Actuellement, on débute la journée à 7h30, pour être dans les champs à 8h et ce jusqu’à la fin de journée (avec une pause déjeuner bien sûr). On récolte les choux-fleurs à la main dans les champs. On les coupe et on les pose sur un tapis sur la remorque, en haut, ils sont réceptionnés pour être mis en caisse puis en palette. En fin de journée, nous allons les livrer à la coop.

Notre métier est physique, nous avons du mal à recruter et à former du personnel.  Il faut également savoir que le prix de vente des légumes est fixé au jour le jour au marché au cadran et que les cours sont très aléatoire et pas toujours rémunérateur pour les producteurs.

Merci de m’avoir accueilli cette semaine. A bientôt !