Florent Isambard

Florent Isambard
Éleveur de porcs
Bazouges La Perouse (35)

Bonjour, merci à Nicolas Coëffic (La ferme de Nicolas) d’avoir animé la page la semaine dernière !

Je m’appelle Florent Isambard, j’ai 34 ans, je suis marié avec 3 enfants. Je suis éleveur de porcs bio à Bazouges La Perouse en Ille-et-Vilaine.

Je me suis installé en 2017 à la suite de mes parents en reprenant l’élevage familial. Auparavant, j’ai passé un Bac environnement et un BTS ACSE au Lycée Agricole De La Lande du Breil. Après cela, pendant 10 ans, j’ai travaillé dans un élevage porcin des Côtes d’Armor. J’ai ensuite été salarié par le groupement d’employeurs de mes parents et mes beaux-parents.

J’ai donc repris en 2017 cet élevage conventionnel de 140 truies naisseur/engraisseur. Depuis 10 ans, le système bio m’attirait et je me demandais comment trouver de la valeur pour un élevage de porcs. Je suis passé en bio en adaptant et en doublant la surface de bâtiments. J’ai désormais un élevage bio de 110 truies et 67 ha de cultures pour leur alimentation. Un salarié m’accompagne sur l’élevage.

Au moment de me lancer, comme je ne connaissais pas trop le système, la coopérative Le Gouessant m’a accompagné et notamment ma technicienne Brigitte. Je fais partie du réseau d’excellence la coopérative, le réseau des Fermes 4 soleils.

L’un des points les plus importants en élevage de porcs bio, c’est l’alimentation. J’avais commencé la conversion de mes cultures un peu avant l’installation. Aujourd’hui mes cultures servent bien à l’alimentation de mes cochons, à savoir de la triticale, des pois, de la féverole, du maïs et du blé.

En attendant de pouvoir compter sur mes propres cultures, à partir d’avril 2017, j’ai acheté de l’aliment complet bio, qui m’a permis 6-7 mois après de commercialiser mes porcs dans la filière biologique. C’est une énorme différence par rapport aux éleveurs laitiers bio qui doivent convertir leurs cultures dans un délai plus long pour pouvoir prétendre au label.

J’ai construit 2 hangars pour stocker ma paille et mes céréales avec des panneaux solaires sur le toit.

J’ai passé un an à transformer les bâtiments, en retirant caillebotis, poutrelles et poteaux et en pratiquant des ouvertures. Les porcs sont désormais sur de la paille, dans les anciennes fosses et préfosses et dans des bâtiments neufs.

Les truies ont plus d’espace et évoluent sur de la paille. On joue avec les panneaux pour les faire sortir des cases et nettoyer derrière eux. Parfois, c’est assez sportif !

Une autre caractéristique du bio, c’est que les porcelets restent 42 jours avec leurs mères. Ils pèsent entre 10 et 11 kilos à la fin de leur sevrage.

On commence notre journée par nourrir les animaux. On fait le tour des animaux de l’élevage pour s’assurer que tout le monde va bien. On vérifie l’état du paillage pour voir si on doit curer ou pailler.

De ce côté-là, on se rapproche beaucoup des élevages laitiers. On passe beaucoup de temps à nettoyer les cases, surtout dans les anciens bâtiments. On me l’a demandé hier : pour ça on s’aide d’un petit valet de ferme pour ça, sinon c’est à la fourche. Et au moment des mises-bas en maternité, on paille deux fois par jour.

Avec le recul, je trouve que les truies sont plus calmes avec la paille. On travaille davantage avec la lumière du jour. C’est plus agréable pour nous aussi.

Dans mon élevage, nous travaillons en 3 bandes (groupes) de truies. Elles sont cyclées ensemble, cela veut dire qu’elles mettront bas toutes ensemble la même semaine. Ceci pour avoir des bâtiments occupés puis tout vides et pouvoir nettoyer plus facilement l’élevage à ce moment-là.

En ce qui me concerne, le prix du porc bio est garanti sur 10 ans, en étant indexé sur prix de l’aliment. Ça me permet d’être plus serein et de me concentrer sur mon élevage.

Cette sérénité côté prix est importante car les marges d’erreurs sont plus restreintes en bio. Ce n’est pas forcément côté élevage, mais plutôt dans la conduite des cultures. On doit jouer davantage avec la nature, la météo nous guide. Pas de rattrapage avec de l’engrais ou des produits phytosanitaires. Le maïs cette année en est un bon exemple. Je m’étais formé avec les Chambres d’agriculture de Bretagne et j’avais apprécié les échanges avec les agriculteurs des groupes.

Ce côté discussions et astuces, je le retrouve via le réseau des Fermes 4 soleils, avec les groupes Facebook et les réunions en visio.

Enfin, je fais un peu de vente directe. Je ne voulais me lancer aussi vite au départ, mais l’activité progresse petit à petit. Je fais des petits colis de 8 kilos. Avec l’été, les demandes augmentent.

Merci de m’avoir suivi cette semaine ! Agribretagne part en pause estivale, profitez bien des terrasses et soyez sympas avec les agricultrices et les agriculteurs que vous croiserez durant vos vacances !