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Ferme d’innovation et de recherche des Bouviers
Mauron

Je m’appelle Frédéric Guy et je suis responsable de la ferme d’innovation et de recherche des Bouviers, à Mauron dans le Morbihan et plus particulièrement au sein du CIRBEEF où l’on travaille sur la thématique de production de viandes bovines issues du troupeau laitier. Six salariés travaillent sur la ferme.

Les travaux ont été lancés en Octobre 2019 sous l’impulsion de la filière laitière (et notamment le CNIEL et la FNPL), avec un double objectif :

  • Développer de nouvelles productions de viande bovines issues du troupeau laitier sources de valeur pour les éleveurs et la filière
  • Mais également, répondre à l’évolution des modes de consommation de viande bovine tout en limitant les importations des viandes de vaches de réforme laitière.

Trois thématiques sont actuellement travaillées sur la ferme : La première vise à comparer des croisements de races à viande sur vache laitière pour une production répondant aux attentes de la Restauration hors domicile. Par ailleurs, nous cherchons à trouver de nouveaux modes de valorisation des veaux à faible valeur bouchère. Enfin, nous travaillons sur la production de viande à partir de vaches laitières en fin de carrière.

Ces éléments techniques et économiques pour éclairer les agriculteurs dans leurs choix. In fine, l’enjeu de la filière laitière est d’avoir un débouché rémunérateur pour chaque veau qui nait sur son exploitation. En développant une filière jeune bovin laitier, la filière souhaite répondre aux attentes des consommateurs et des appels d’offres publics pour voir notre viande française dans nos assiettes.

La ferme comprend 62 ha et 248 places en engraissement. Nous recevons des veaux âgés de 2 à 3 semaines. Ils sont en nurserie pendant 12 semaines puis changent de bâtiment en attendant d’être suffisamment grands ou que les conditions climatiques leur permettent d’aller au pâturage. Ils sont sur la station jusqu’à leur 17 mois. Les vaches quant à elles arrivent à la fin de leur carrière laitière, avec des âges qui peuvent aller de 3 à 10 ans. Elles sont conduites au pâturage ou en bâtiment pendant 3 à 4 mois.

Enfin, nous conduisons également des essais sur les fourrages en lien avec le plan de relance CAP PROTEINE. Ces essais ont pour but de quantifier et d’analyser le comportement de plus de 60 associations ou compostions multi-espèces/multi-variétés du printemps à l’hiver en passant par la sécheresse estivale. L’objectif est de trouver les mélanges les plus résilients qui combinent de bons rendements, des valeurs nutritives et l’appétence au pâturage.

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Un travail essentiel de l’expérimentation, c’est mesurer ce que les animaux consomment : ce qui est distribué mais aussi ce qu’ils n’ont pas consommé. La distribution est quotidienne et les refus sont mesurés 2 fois par semaine. Gérard vous explique comment il procède.

En plus de quantifier les consommations, il est primordial dans nos essais de caractériser les aliments distribués. Pour cela, des mesures des taux de matières sèches sont réalisées tous les jours. De plus, des échantillons sont régulièrement envoyés dans le laboratoire d’analyse de Villers Bocage pour mesurer les valeurs alimentaires des aliments.

Les 112 bœufs au pâturage ont accès à 15.5 ha de prairie. Nous les changeons tous les 3 à 4 jours. Pour savoir quelle quantité d’herbe ils auront, nous mesurons les hauteurs aux entrées et sorties de paddock.

Dans un objectif de production de viande, il est primordial pour nous de contrôler régulièrement l’évolution des croissances des animaux. Une bonne croissance est synonyme d’un animal en bonne santé. Pour cela, tous nos animaux sont pesés au minimum tous les 28 jours.

Dans un contexte où de plus en plus de questions se posent sur la concurrence entre l’alimentation humaine et animale, un des leviers est de travailler sur l’efficacité alimentaire (c’est-à-dire, optimiser les rations alimentaires des animaux). En effet, avoir des animaux qui optimisent leur ration peut permettre de répondre en partie à cette problématique. Pour travailler sur l’efficacité alimentaire à l’échelle individuelle, nous nous sommes équipés d’auges peseuses. Les animaux étant équipés d’une boucle électronique, ces auges nous donnent accès au comportement alimentaire des animaux comme le nombre de repas par jour, le temps passé à l’auge mais également aux consommations journalières individuelles.

Pour répondre aux attentes des consommateurs, il est nécessaire d’avoir des viandes contenant du gras intramusculaire. En effet, ce gras, aussi appelé persillé favorise la tendreté, la jutosité mais aussi la flaveur de la viande, critères recherchés par le consommateur.

Des mesures d’épaisseur de gras externes sont réalisées grâce à un échographe. Cette mesure du gras externe nous permettra ensuite d’estimer la teneur en persillé de la viande.

En avril 1984, un incendie avait fait rage dans les landes près de notre site. En septembre 1990, un incendie eut lieu et dura 5 jours. Il a ravagé 700 ha dont le Val sans retour en forêt de Brocéliande.

Nous participons à l’entretien des landes pour maintenir ce paysage et éviter qu’il ne se referme, maintenir la biodiversité et limiter les risques d’incendies. Une troupe de 12 vaches salers et leurs veaux s’occupe de brouter les graminées qui sécheraient cet été, elles mangent même les jeunes pousses d’ajonc. L’ajonc d’Europe est une légumineuse. Elles sont arrivées en avril et reviendront pour l’hiver en bâtiment. Destination Brocéliande

La souveraineté protéique est un sujet stratégique qui touche d’une part à la dépendance de l’Hexagone aux fluctuations des marchés mondiaux des matières premières riches en protéines (soja notamment) et d’autre part aux enjeux environnementaux liés à ces cultures (déforestation en Amazonie, bilan carbone, OGM…). C’est l’enjeu du Plan Protéines 2030 dont l’objectif est d’assurer la souveraineté protéique de la France à l’horizon 2030.

Ce Plan Protéines comporte un important volet de recherche confié à Terres Inovia et à l’Institut de L’elevage idele : le programme Cap Protéines. Son volet élevage vise à accroitre l’autonomie protéique des élevages de ruminants et des territoires.

Il est structuré autour de deux objectifs principaux :

  • Accroitre la production de protéines en élevage grâce à des prairies à bases de légumineuses et mélanges céréales – protéagineux
  • Valoriser en élevage les tourteaux et graines d’oléo-protéagineux produits en France et en Europe.

Nous avons 2 volets :

  • 1 volet Démonstration avec une collection fourragère comme support de formation pour les techniciens et les éleveurs
  • 1 volet qui contient 3 dispositifs pour mieux connaitre les rendements et les valeurs nutritives de graminées et légumineuses, en pur ou en mélanges. Le but étant de proposer les mélanges les plus résilients et appétants et notamment en période estivale.

Merci de nous avoir suivis ! La semaine prochaine, Frédéric Diot vous parlera tomates !