Laura Salaün et Olivier Briand

Laura Salaün et Olivier Briand
Producteurs de lait de jument bio
Briec (29)

Lundi

Merci Pierre pour ton témoignage de la semaine dernière.
Nous sommes Olivier et Laura et nous avons créé La Jumenterie de Cornouaille en 2018. Nous avons repris la ferme des parents d’Olivier, éleveurs de vaches laitières, pour démarrer notre activité.

Nous avons fait une formation agricole de neuf mois en 2017 pour nous installer et réaliser notre projet de vie. Nous sommes les seuls en Bretagne à produire du lait de jument et à le transformer directement à la ferme. Nous avons 55 hectares de terres accolées à la ferme. Nous avons uniquement des chevaux de pure race Trait Breton. Nous avons choisi cette race car elle est emblématique de notre région, mais également considérée comme menacée, ainsi nous participons à sa préservation. De plus, les chevaux de trait ont un avantage, la jument produit plus de lait qu’une jument de selle.

Suivez-nous cette semaine, et posez-nous vos questions dans les commentaires.

Mardi

Nous avons une douzaine de juments et un étalon sur la ferme. Les chevaux sont rentrés chaque hiver tandis que l’été ils sont dans les pâtures. Nous travaillons en pâturage tournant, c’est-à-dire qu’elles restent un peu moins d’une semaine sur chaque parcelle. Les juments mangent du foin, de l’enrubanné, de l’orge aplati lorsqu’elles sont en intérieur et broutent de l’herbe lorsqu’elles sont dans les pâtures. Toute leur alimentation est produite sur la ferme en agriculture biologique.

Cette année, nous attendons avec impatience l’arrivée de onze poulains. Nous nous organisons pour avoir des poulinages groupés au printemps. La jument ayant une gestation de onze mois, nous faisons saillir les juments uniquement sur deux mois : avril et mai, pour avoir des poulains en mars et avril. La monte naturelle, en liberté ou en main, est effectuée par le ou les étalons sur place. Nous commençons la traite des juments lorsque les poulains ont atteint l’âge minimim de 2 mois.

Lorsqu’une jument est prête à pouliner, nous la mettons en case de poulinage. Pour la surveillance de ce moment crucial, nous avons des caméras et des ceintures de poulinage. La ceinture est installée autour du ventre de la jument et nous appelle sur notre téléphone lorsque celle-ci se couche. Cela nous permet d’être présent lorsqu’elle pouline et de l’assister en cas de besoin. Généralement, les juments poulinent la nuit, au calme, sans bruit. Elles restent dans ces cases environ trois jours avant de réintégrer le troupeau.

Mercredi

Nous effectuons la traite de mi-juin à fin septembre. Nous attendons que le poulain ait minimum deux mois avant de le faire entrer avec la jument en salle de traite. Lorsqu’ils sont en salle de traite, les poulains doivent être capables de manger le foin ou l’enrubanné. Quand ils ont deux mois, ils ont alors déjà bien diversifié leur alimentation : ils broutent et mangent du foin.

Le lait que la jument va nous donner ne va donc pas impacter leur croissance. Chaque jument nous donne environ 10% de sa production journalière, ce qui correspond à 2 litres en moyenne.

Les jours de traite, nous rentrons les juments et leurs poulains vers 7h. Nous les installons en salle de traite, chacune ayant sa place attitrée, avec son poulain à ses côtés, mais celui-ci ne pouvant pas téter. Nous attendons ensuite 2h30 avant de traire. Pendant ce laps de temps, les juments vont continuer à produire du lait.

Ainsi lorsque Laura viendra les traire une par une avec son chariot, les juments donneront, si elles acceptent, le lait qu’elles ont stocké. Une fois la traite terminée, les juments et poulains ressortent au champ jusqu’au lendemain matin.

Jeudi

Après la traite, Laura apporte le lait à Olivier dans le laboratoire. Le lait de jument est très pauvre en matière grasse. Il ne va pas cailler, on ne peut donc pas en faire de fromage ou de yaourt. Il est très fragile et s’oxyde en quelques jours si nous ne le stabilisons pas.

Pour en préserver toutes les qualités, nous avons choisi de le stabiliser uniquement par le froid, à savoir la surgélation et la lyophilisation (procédé de déshydratation alliant les techniques du vide et du froid). Olivier va donc conditionner le lait et le mettre directement en cellule de surgélation. Nous stockons ensuite le lait dans notre chambre froide à -25°C. Une partie sera lyophilisée et vendue en poudre.

Laura transformera une partie du lait dans l’atelier de savonnerie où elle réalise différents produits cosmétiques. Nous vendons nos produits dans notre boutique à la ferme et sur notre site internet : lait surgelé en gourdes, lait lyophilisé, gélules de lait lyophilisé (consommé comme complément alimentaire, cures revitalisantes), savons, shampoings, baumes…

Vendredi

Nous ouvrons les portes de notre ferme au grand public :

  • aux vacances de Printemps (du 22/04 au 05/05) : les mardi, jeudis et samedis à 14h30
  • en été : juillet/août les mercredis et samedis à 9h30 et septembre les samedis à 9h30.

Nous accueillons également des groupes pour des visites tout au long de l’année, notamment des écoles, des associations, des centres aérés, des groupements d’assistantes maternelles, des EHPAD, etc… Lors de leur venue, les visiteurs découvrent notre élevage, notre métier et notre ferme. En fin de visite, ceux qui le souhaitent peuvent goûter le lait de nos juments ainsi que des crêpes réalisées avec ce lait. Puis nous les invitons dans notre boutique pour découvrir le but ultime de ce circuit court : nos produits à base de lait de jument.

Notre boutique est ouverte toute l’année: du lundi au vendredi de 17h30 à 18h30 et le samedi après-midi de 14h à 18h. Nos produits sont également disponibles dans des magasins revendeurs ou des épiceries locales en vrac. Vous pouvez nous suivre sur notre page : La Jumenterie de Cornouaille

Merci de nous avoir suivis cette semaine et à bientôt !