Pierre Gautier
Lundi
Merci à Yves pour la présentation de sa ferme et de ses entreprises la semaine dernière !
Moi c’est Pierre Gautier, j’ai 29 ans et je suis salarié à la Ferme de Kerléo Bras à Landebaëron, dans les Côtes d’Armor, depuis 9 ans.
En 2015, j’ai obtenu mon BTS ACSE au Lycée Pommerit, je faisais jusqu’alors les saisons avec l’équipe de Kerléo, en tant que vendeur sur les marchés. Un jour, je suis arrivé en retard, du coup je me suis proposé pour aider à la ferme. Puis je suis retourné plus fréquemment sur la ferme. A la fin de l’été, Samuel et Mickaëlle, mes patrons, m’ont proposé de rester, depuis je suis à 100% à la ferme et j’ai beaucoup appris !
La ferme de Kerléo, c’est deux ateliers d’élevage, en poulets et en cochons, de la fourche à la fourchette, grâce à une équipe de 28 salariés dont 3 sur la ferme. J’en dis pas plus pour aujourd’hui, rendez-vous demain !
Mardi
Comme je l’évoquais hier, la Ferme de Kerléo est composée de deux ateliers d’élevage. Aujourd’hui je vais vous présenter l’élevage de nos poulets, ils sont plus ou moins 2 500 par salle.
Nous avons sur la ferme 13 salles pouvant les accueillir. Ils naissent à La-Roche-Jaudy à 8 kilomètres de la ferme et arrivent dans l’élevage juste après l’éclosion. A partir de là, je vais les materner : je les nourris et je leur donne de la chaleur. Quand les poussins arrivent, leur poulailler est chauffé à 32 degrés, à partir de leur 8ème semaine et au fur et à mesure de leur développement je vais diminuer la température pour atteindre 22 degrés. Le bâtiment se ventile tout seul, afin de maintenir cette température.
Comme c’est bien connu ils n’ont pas de dents, pour se nourrir je leur donne dans un premier temps de l’aliment premier âge, ainsi que du grit qui leur permet de bien digérer. En grandissant, ils bénéficient d’un aliment fabriqué sur la ferme ainsi que des blocs à picorer. Ils sont élevés durant 14 semaines sur la ferme, avec la possibilité d’aller en plein air, heureusement qu’au bout de 4 semaines on leur ouvre une nouvelle salle afin que leur espace soit doublé, nous avons donc 6 âges différents sur la ferme.
N’hésitez pas à me poser des questions, il y a encore plein de choses à raconter !
Mercredi
Je ne partage pas mes journées qu’avec les poulets, nous avons aussi des cochons !
Ils proviennent également de La-Roche-Jaudy juste à côté de la Ferme, une fois sevrés, quand ils font 25 kilos. Pour leur arrivée ils ont une case toute propre dans laquelle on dispose des bottes de paille fraîches au sol, mais aussi au-dessus de leur niche, comme ça quand je leur mets de la paille fraîche les mardi et jeudi, les bottes m’attendent !
Nos cochons passent environ 3 mois sur la ferme cela dépend aussi de nos ventes, en général ils partent pour l’abattoir quand ils font entre 110 et 120 kilos. Leur croissance peut être un peu plus lente, car dans les cases ils se dépensent beaucoup mais aussi ‘à cause de la paille’ car ils aiment jouer avec et la manger, pourtant ils ne la digèrent pas.
Leur aliment est également fabriqué sur la ferme, mais je reviendrai sur ce point demain !
Jeudi
Avec près de 15 000 poulets et 900 cochons sur la ferme, il faut de quoi nourrir tout ce petit monde ! La ferme se compose de 44 ha de champs, sur lesquels on cultive du blé, de l’orge, du triticale et du maïs. Lors de la récolte, on livre tout directement à notre fabrique d’alimentation à la ferme (FAF). Lorsque les céréales arrivent, elles sont pesées puis vidées dans la fosse, grâce à une vis, puis dirigées vers le bon silo, selon la variété.
Mais comme nos 44 ha ne sont pas suffisants, on achète ce qui nous manque à des agriculteurs du canton, hormis le soja et le tournesol qui eux viennent de plus loin, mais toujours sans OGM. Les céréales sont broyées et mélangées, puis on ajoute des minéraux nécessaires selon les besoins des animaux. Nous avons à peu près 1000 tonnes de stockage, ce qui suffit pour tous les nourrir.
Nous n’avons pas la surface pour faire notre propre paille, nous avons donc un contrat avec un agriculteur du secteur, à qui nous livrons du fumier pour épandre sur sa terre, en échange il nous fournit notre paille. Dans notre cas, c’est obligatoire d’avoir un plan d’épandage, car nous n’avons pas assez de terres pour accueillir les effluents que nous produisons.
Vendredi
Je vais clôturer la semaine avec la transformation et la commercialisation de nos poulets et cochons. Après les avoir élevés pendant plusieurs semaines, nous les envoyons nous-même à l’abattoir et nous les récupérons ensuite pour les livrer dans notre laboratoire, où ils sont préparés pour la commercialisation.
La Ferme de Kerleo a été créée en 1970 par les parents de mon patron, depuis la ferme s’est développée grâce à la demande de nos clients. Une boutique a été construite à Ploumagoar en 2013. Nous commercialisons ainsi tous nos produits en boutique et sur les marchés, nous n’avons pas d’autres intermédiaires.
Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 28 personnes dont 3 apprentis, chacun à ses compétences : vendeur, cuisinier, boucher, charcutier ou encore salarié agricole ! Ce qui me plait dans mon métier c’est que je touche à beaucoup de choses, de la petite mécanique, à la conduite des tracteurs ou des camions de la ferme et surtout de m’occuper des animaux !
La semaine prochaine vous retrouverez Laura et Olivier qui auront encore plein de choses à vous dire sur le métier d’agriculteur ! A bientôt !