Romain Marc’h

Romain Marc'h
Éleveur de vaches laitières
Douarnenez (29)

Lundi

Merci Victoria pour les explications de la semaine dernière.

Je m’appelle Romain Marc’h, et je suis éleveur laitier à Douarnenez, dans le Finistère. J’ai entamé mon aventure agricole en février 2019 aux côtés de mes oncles, Patrick et Gilbert. Nous formons une équipe de trois associés, et je suis ravi de partager mon parcours avec vous.

L’élevage a toujours été une passion pour moi. C’était la ferme de mes grands-parents. Depuis mes 10 ans, je grimpe sur les tuyaux de la salle de traite pour brancher les vaches.

Avant de me lancer dans cette aventure, j’ai obtenu un BAC STAV (Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant) suivi d’un BTS PA (Production Animale) à l’Ecole Le Nivot 29 Lopérec .

Avant de rejoindre la ferme, j’ai été inséminateur chez Coopérative Innoval, où j’ai passé huit ans. Cette expérience a été un été atout pour mon installation.

Notre exploitation compte entre 100 et 110 vaches à traire, produisant environ un million de litres de lait chaque année. Les terres s’étendent sur 108 hectares, avec 25 hectares accessibles aux vaches, une douzaine dédiée aux céréales, 40 hectares de maïs d’ensilage et 3 hectares de betteraves.

Cette semaine, je vous invite à suivre ma vie en tant qu’éleveur laitier dans le Finistère, n’hésitez pas à me poser des questions en commentaires !

Mardi

Aujourd’hui, je voulais partager avec vous le quotidien de ma vie en tant qu’éleveur laitier.

De 7h40 à 9h10 : c’est l’heure de la première session de traite dans notre salle de traite 2 (rangées) x 11 (postes).

Ensuite, nous sommes deux à sortir les vaches au champ, pendant que le troisième s’occupe de l’alimentation des vaches à traire et des vaches taries. Celles-ci bénéficient de maïs ensilage, d’herbe de la ferme et d’un correcteur azoté, un complément alimentaire essentiel pour leur fournir des vitamines, des oligo-éléments et des protéines. Nous vérifions en même temps que tout va bien et nous réalisons éventuellement des soins.

Notre lait est collecté par @Sodiaal tous les deux jours. Cinq analyses par mois sont réalisées pour surveiller la qualité du lait. De plus, une analyse antibiotique est effectuée à chaque ramassage, une exigence obligatoire pour garantir la sécurité alimentaire.

En fin de journée, de 17h à 18h15, nous réalisons la seconde traite. C’est important pour moi d’avoir des horaires de travail raisonnables pour profiter de ma vie de famille.

Mercredi

Je travaille beaucoup la génétique depuis mon arrivée en tant qu’associé. Ainsi, nous améliorons la quantité de lait produite, mais aussi sa qualité.

Chaque insémination est consignée méticuleusement dans un registre, et nous maintenons un plan de cuve détaillé où tout le stock est répertorié. Nous sommes tenus de conserver ces informations pendant 5 ans. Cette rigueur garantit la traçabilité de nos actions.

Je réalise environ 150 inséminations par an, que ce soit des paillettes ou des embryons. Pour détecter les chaleurs, la plupart du temps, elle se fait à l’œil, en observant le comportement de nos vaches. Cependant, pour nos génisses, nous utilisons des colliers de détection, un outil qui facilite notre travail.

De plus, nous travaillons activement sur le développement de Prim’Holstein sans corne via la génétique, une avancée qui simplifie notre gestion quotidienne et s’aligne avec le bien-être animal.

Pour moi, la génétique est une passion et cela améliore nos conditions de travail : moins de soucis pour la traite, une réduction des maladies et des rendements optimaux.

Jeudi

Je vais vous parler des concours agricoles que nous pratiquons régulièrement. C’est un domaine qui demande de la préparation, mais qui est également extrêmement gratifiant.

Tout commence par la préparation de nos animaux. Pour briller sur le ring, il faut qu’elles aient l’air impeccables. Cela signifie qu’il faut entraîner en amont les vaches à avoir une belle démarche, les laver méticuleusement, et même les tondre pour une apparence soignée.

Avant de passer l’épreuve du concours, la vache est mise à part, et elle reçoit trois repas par jour. Nous nous assurons qu’elles soient dans les meilleures conditions de santé et de confort.

Les concours d’élevage sont une occasion exceptionnelle de mettre en lumière notre travail sur la génétique et de montrer ce que l’on peut éventuellement proposer sous forme de vente d’embryon.

Cette année sera exceptionnelle dans la vie d’un éleveur, car deux de nos vaches auront l’honneur de participer à un événement organisé par Prim’Holstein France pour célébrer les 100 ans de la Prim’Holstein au Puy du Fou le 25 novembre.

Vendredi

Nous ouvrons régulièrement nos portes au grand public.

Pour nous, il est important que les jeunes restent connectés au monde agricole qui est de plus en plus loin de leur quotidien. C’est pourquoi nous ouvrons nos portes aux écoles. Les enfants découvrent ainsi la ferme et les métiers de l’agriculture.

Nous avons été sollicités par la communauté de communes de Douarnenez afin d’organiser des portes ouvertes pour les touristes pendant l’été. Cela offre une opportunité de faire découvrir notre métier en petits groupes et de sensibiliser le public à la vie à la ferme.

En parallèle de l’élevage laitier, nous proposons aussi la vente de viande sous forme de colis de 5 et 10 kg à la ferme. Une fois par mois pour le veau et une fois tous les deux mois pour le bœuf, suite à la demande des clients. Pour cette dernière, la viande est issue d’un croisement encore Limousine et Prim’Holstein. Les animaux sont élevés deux ans et demi pour proposer une viande de qualité. Notre viande est préparée localement dans les locaux de Bretagne Viande à Quimper.

Merci pour votre attention durant cette semaine. Vous pouvez nous retrouver sur Facebook : La Ferme de Pen Ar Roz

La semaine prochaine, vous retrouverez Anaïs qui vous racontera son quotidien. À bientôt !