Rozenn Cueff

Rozenn Cueff
Éleveuse de vaches laitières
Milizac Guipronvel (29)

Lundi

Merci Frédéric pour ton témoignage. Bonjour, je me présente Rozenn Cueff, je suis agricultrice à Milizac-Guipronvel dans le Finistère. Je suis mariée et mère de deux garçons de 9 et 14 ans.

Avant cela, j’ai fait BAC STAE (Sciences et Technologies de l’Agronomie et de l’Environnement), un BTS PA (Production Animale) et une licence commerciale dans la production porcine.

Je me suis installée en 2008 à la suite d’une reprise familiale. J’ai commencé par réaménager mon étable en installant un silo de maïs à l’extérieur. On a amélioré ainsi le confort des vaches avec des logettes sur matelas.

Ensuite, en 2014, je me suis équipée d’un robot de traite, je vous en parlerai jeudi. Je suis contente, car j’ai bien progressé dans les groupes techniques en atout lait.

Pour m’assister et me libérer un peu de temps, un salarié me rejoint tous les mercredis grâce à Finistère remplacement – Partag’Emploi. Je peux compter sur l’aide de mes parents et de mes proches. Et actuellement j’ai un stagiaire de la MFR d’Elliant .

J’ai 70 vaches Prim’Holstein pour 1600 litres par jour, qui sont vendus à la Sill Entreprises. Je travaille aussi avec Eureden en approvisionnement, avec Tromelin en aliment.

Je possède également 270 places d’engraissement pour les cochons qui sont gérés par Nutréa. C’est-à-dire que je reçois des porcelets que je fais grandir. Je travaille avec le même naisseur depuis un moment.

Je travaille avec la CUMA de la commune et aussi avec l’ ETA jestin de Guipavas.

Enfin, j’ai 63 ha de terres : 23 ha maïs, 1,5 ha de betteraves, 6,5 ha en orges/céréales et le reste en herbe. Mes récoltes servent à l’alimentation des animaux.

Mardi

Je débute ma journée à 8h une fois les enfants à l’école. Je commence par naviguer sur mon ordinateur et identifier les vaches à aller chercher. En effet, certaines ne sont pas passées dans le robot de traite. Ce sont souvent les mêmes !

Je les fais passer dans le robot. Je m’occupe aussi des vaches qui ont éventuellement besoin de soins.

Une fois tout cela effectué, je mets mon lait à chauffer pour les veaux. Je racle le couloir d’alimentation. Je mets des betteraves, je nettoie les logettes (où dorment les vaches). J’ai une machine, un Logettenet+, qui permet de nettoyer mes logettes qui sont sur matelas.

Les retards sont passés, les betteraves sont mangées, mon auge est propre. Je m’occupe de nourrir les veaux et préparer ma ration.

Je m’occupe aussi du suivi des porcs. Je vais voir s’ils vont bien et, s’il le faut, je m’occupe d’eux dans la case infirmerie. Je leur donne aussi à manger.

Tous les soirs, on va prendre du colza dans le champ afin de préparer la ration du lendemain.

Mercredi

Aujourd’hui, je vais vous parler de l’alimentation. Le matin, les vaches sont nourries avec les betteraves, le maïs, le colza fourragé issue de la ferme. Le maïs est semé début mai puis récolté mi-octobre. Pour bien le conserver, on réalise un gros tas comme une boite de conserve : le maïs est tassé, un film cellophane vient recouvrir le tas. Ensuite, on dépose notre bâche, un filet pour que les oiseaux ne viennent pas percer la bâche et on vient mettre du poids sur le tas pour chasser l’air. L’ensilage est une journée clé de l’année. Le maïs servira pour toute l’alimentation de l’année.

J’y ajoute le colza que j’ai été récolter la veille. Je complète avec du minéral, qui permet d’avoir un apport de cuivre, de magnésium et de vitamines pour les vaches, parce qu’on ne le retrouve pas dans le maïs. Bref, on réalise une ration équilibrée, qui permettra de produire un lait de qualité. Comme nous, les humains manger équilibré est bon pour la santé.

Maintenant, on attend les beaux jours pour que les vaches aillent pâturer. En effet, pour cela on réalise une transition alimentaire pour arriver au printemps à une grande part d’herbe et très peu de maïs.

Jeudi

La vache rentre dans la machine grâce à une puce qu’elle a sur l’oreille. Cela permet au robot de savoir si la vache est déjà passée dans l’appareil. Cela permet de faire en moyenne 2,5 traites par jour. L’avantage avec le robot, c’est qu’elles sont traites plus souvent et ainsi, elles produisent plus de lait. De plus, le robot reproduit le geste humain. Maintenant je vais vous expliquer comment cela fonctionne.

Le gobelet laveur commence par nettoyer trayon par trayon. Il va ensuite stimuler l’arrivée du lait et tirer les premiers jets, ceux-ci sont analysés pour savoir si le lait est bon.

Ensuite, il se branche au trayon de la vache pour la traire et fait la traite quartier par quartier (la mamelle est séparée en 4 quartiers indépendants). Nous avons le suivi en direct sur l’écran de contrôle. Une fois la traite terminée, le robot se décroche trayon par trayon et passe un produit pour désinfecter les mamelles. Tout est désinfecté pour que la suivante soit accueillie.

La machine fonctionne 7 jours/ 7, 24h/24 en autonomie. Un service de dépannage est assuré par De Laval Comptoir de l’élevage.

Comme je dis lors de mes visites, le robot me fait gagner une nuit de sommeil par semaine (je me levais une heure plus tôt pour faire la traite) !

Vendredi

Je suis engagée dans le réseau Rés’Agri Brest. Au sein de cette association, je suis référente des agricultrices. Nous avons organisé une rando sur le thème de l’eau, des pièces de théâtres lors de nos assemblées générale, un petit film… D’ailleurs, nous organisons une soirée After work ce soir.

Je suis également sponsor dans le cadre du slogan Milizac M ses agriculteurs dans le club de foot local.

L’agriculteur est celui qui nourrit les Hommes, c’est pourquoi j’aime expliquer et communiquer sur l’agriculture. J’organise régulièrement des visites et intervient en classe auprès des élèves. En effet, les visiteurs sont agréablement surpris par la diversité du métier qui se rythme au fil des saisons.

Je trouve important de montrer les réalités du métier et de partager ma passion pour pouvoir continuer à bien vivre ensemble sur le territoire.

J’espère que mon témoignage vous aura plu, ça a été un plaisir de vous expliquer mon quotidien. Je laisse la place à Pierre et Romain Le Foll qui élèvent des porcs à Ploezal dans les Côtes d’Amor.

À bientôt !