Soizic Trotel
Bonjour, merci à Nicolas d’avoir lancé 2021 avec son témoignage ! Je m’appelle Soizic Trotel, je suis éleveuse laitière avec mon mari Jacques à Saint-Cast le Guildo (22). Il s’est installé en 1990 après un tiers et a repris l’élevage de ses parents quand ils sont partis en retraite en 1994. C’est à ce moment-là qu’il a construit le bâtiment actuel. De mon côté, j’étais aide-soignante. En 2001, j’ai repris des études avec un BPREA pour adultes et je me suis installée l’année suivante. Nous sommes la quatrième génération sur le site.
Nous avons un troupeau de 70 vaches laitières, les ¾ sont des Normandes, le quart restant sont des Prim’Holstein. Nous élevons également des taurillons nés à la ferme. La ferme s’étend sur 130 hectares, 60 ha de céréales, 30 ha d’herbe et le reste en maïs.
Jacques est délégué MSA et administrateur de notre CUMA. Je suis administratrice à la coopérative Even , je suis aussi administratrice pour Agriculteurs de Bretagne, membre du groupe égalité-parité de la Chambres d’agriculture de Bretagne et vice-présidente de l’Afdi Bretagne. Je m’investis également dans la vie de la commune en étant conseillère municipale.
Cette semaine, je vous parlerai de notre ferme mais aussi de toutes celles et ceux qui gravitent autour de nous !
On arrive à 7h et on commence par aller voir les vaches taries pour voir s’il y a eu d’éventuelles naissances. C’est la bonne surprise du matin, on aime bien quand ça se passe comme ça, naturellement. On vérifie d’abord si tout le monde se porte bien.
On s’occupe du nouveau- né : on désinfecte le nombril pour ne pas avoir d’infection et on l’identifie avec deux boucles d’oreilles qui lui seront propres. Il est mis dans une case individuelle bien paillée, avec une lampe infrarouge pour ne pas qu’il prenne froid.
On déclare la naissance à l’EDE (Établissement départemental d’élevage) avec le numéro de sa boucle. On recevra ensuite un passeport qui va le suivre tout au long de sa vie pour assurer la traçabilité.
Pendant 3 jours, le veau aura le colostrum de sa mère car il est plein d’anticorps. En moyenne, un veau en boit 4 litres par jour. Ensuite, il passe au lait fermenté (comme du lait ribot) pour réduire les risques de diarrhée.
Les personnes à nos côtés :
Florian, salarié de notre coopérative, est passé nous livrer les produits lessiviels et les produits laitiers que nous avions commandés.
Olivier de Evolution – Les éleveurs de vie passe deux fois par an à la ferme pour planifier les futurs accouplements de nos vaches. Nous recherchons un troupeau qui aura une bonne production de lait, robuste et en bonne santé.
Pendant 2/3h, on discute pour voir comment améliorer le troupeau. Là se joue aussi l’avenir de la ferme.
J’en profite pour vous présenter Philippe, un des inséminateurs de nos vaches. Avec le compte-rendu d’Olivier, il vient poser les paillettes de semence choisies pour les vaches.
Tous les matins et toutes les fins d’après-midi, c’est la traite ! Vous devez connaître le fonctionnement : on nettoie les trayons, on tire les premiers jets pour vérifier que le lait est normal. On positionne les manchons trayeurs et la traite se lance. On retire les manchons et on passe un gel à base d’iode pour protéger les trayons d’éventuelles infections.
Le camion de notre laiterie passe tous les 2 jours collecter le lait. Aujourd’hui, c’est Jérôme qui est venu à la ferme.
Notre lait est stocké à 3-4° dans un tank à lait après la traite. Jérôme prend des échantillons qui seront analysés. Ensuite, il relie son camion-citerne au tank. Une fois le tank vidé, il lance son nettoyage. Le tank sera ensuite prêt à accueillir le lait de la prochaine traite !
Sylvain, de la Clinique vétérinaire Rance Frémur, est passé aujourd’hui assurer le suivi mensuel. Il confirme les gestations, suit les vaches après leurs vêlages pour s’assurer qu’elles vont bien et soigne les bobos des veaux. Aujourd’hui tout va bien, on se reverra le mois prochain !
Jean-François est notre marchand de veaux. Il vient acheter nos bêtes. C’est avec lui qu’on négocie et qu’on définit les dates d’enlèvement. On se connaît depuis longtemps et on se fait confiance.
Emmanuel nous suit sur la partie administrative des cultures. Il nous aide à compléter les plans prévisionnels et réalisés de fumure, les déclarations PAC… bref tout l’aspect réglementaire !
Voici Clara, la technicienne lait de notre coopérative. Avec elle, on refait le point sur nos pratiques pour améliorer notre façon de travailler et résoudre les problèmes éventuels de l’élevage. Clara comme Florian sont le lien le plus proche entre les adhérents et la coopérative.
Depuis le confinement, nous assistons à de nombreuses réunions à distance. La dernière en date, c’était une formation sur l’organisation du temps de travail et comment dégager du temps pour soi.
Notre semaine ensemble s’achève. J’espère que vous avez pu vous apercevoir que nous ne travaillons pas seuls, nous sommes en lien avec plusieurs organismes et leurs salariés.
Au premier confinement, nous avons apprécié les 15 premiers jours sans RDV car ça nous a permis d’avancer vite dans le travail. Mais à la longue, ça nous a pesé de ne voir personne. Ça ouvre l’esprit de pouvoir échanger avec d’autres personnes.
On a eu peur que personne ne puisse collecter notre lait en Mars dernier. Nos élevages et nos usines ont continué à bien fonctionner, heureusement et il faut saluer toutes celles et ceux qui ont permis que toute la filière agricole tienne le cap.
L’agriculture, ce n’est pas que vous nourrir, ce sont aussi des emplois que l’on crée près de chez nous. La filière ne tournerait pas sans nous, et l’inverse est vrai.
Merci de nous avoir suivis, la semaine prochaine, Agribretagne s’envole vers d’autres cieux.