Valérie Louazon
Bonjour à toutes et à tous, merci aux étudiants et encadrants du Lycée Pommerit d’avoir animé la page la semaine dernière !
Je m’appelle Valérie Louazon, je suis éleveuse laitière et de porcs à la Chapelle des Fougeretz (35) avec mon mari Dominique. Nous avons trois grands ados en études.
J’ai un BTS ACSE avec un stage de 6 mois réalisé au Canada et une formation de commerce en agroalimentaire et para-agricole. J’ai travaillé pendant 8 ans dans le commerce agro-alimentaire. Je me suis installée en 2004 en reprenant une ferme laitière voisine. Nous avons regroupé les 2 productions sur le site de mon mari qui élevait du porc.. Après 16 ans, nous avons conservé cette double production porc et lait sur l’élevage avec un troupeau d’environ 75 vaches.
Je m’occupe de la partie lait : la traite (qui représente un 35h à elle toute seule), le suivi du troupeau (reproduction, identification, réforme, vente…), la vente de céréales et l’administratif. Mon mari est sur l’alimentation des vaches, l’atelier porc à façon et les cultures (32 ha de blé et d’orge, 35 ha de maïs, 20 ha d’herbe).
La traite commence à 6h le matin. Je commence par sortir les vaches des logettes pour les mettre en parc d’attente. Les 70 vaches sont traites en environ 2h, en comptant le nettoyage des quais et du matériel. À la fin de la traite, je nourris les veaux en leur donnant du lait de la traite.
Je reviens chez moi pour prendre une pause-café vers 10h. Je retourne ensuite à la ferme pour surveiller les vaches et génisses en chaleur, mettre le racleur en marche et repailler les génisses.
L’après-midi est généralement plus tourné vers l’administratif avec les factures à payer ou les commandes à passer.
À 16h45, je repars pour la traite jusqu’à 19h.
Aujourd’hui, le contrôleur laitier passe à la ferme. C’est une aide précieuse pour suivre mon troupeau. Une fois par mois, des échantillons de lait sont prélevés. Les résultats nous permettent de confirmer que notre troupeau est en bonne santé.
Ils nous assistent également sur l’administratif, avec des calendriers des vaches à vêler, à inséminer… et calculent le litrage à réaliser pour atteindre notre volume. Leur œil technique et extérieur peut nous être utile, notamment pour assurer les transitions d’alimentation pour les vaches.
Dominique a fini de semer son blé la semaine dernière. Nous travaillons en semis simplifié. Cela veut dire qu’on travaille au minimum la terre et qu’on la laisse développer son réseau de biodiversité. Cette technique de semis était possible cette année car il n’a pas plu et nous avons pu récolter le maïs (la culture précédente) sans abimer les sols. L’année dernière par exemple, nous avons dû labourer alors que ça faisait 7 ans que nous faisions sans. L’objectif est bien agronomique, d’éviter l’érosion du sol mais aussi économique : le labour, c’est aussi du pétrole qui part dans le tracteur.
Nous élevons des porcs mâles entiers, sans antibiotiques et sur paille. Ils ne naissent pas à la ferme : ils arrivent porcelets à 25 kilos d’un autre élevage. Nous les engraissons et ils quittent notre élevage quand ils font 110 kilos. Disons que nous fournissons un service de main d’œuvre et de bâtiment !
Je termine cette semaine avec une réflexion. Avec le confinement, on a vu les gens paniquer et revenir vers nos produits « bruts ». Peut-être qu’ils ont pris le temps de chercher des produits locaux et de ralentir sur la consommation de produits ultra-transformés, faits on ne sait où.
Comme nous sommes confinés une seconde fois, je vous encourage à vous intéresser à leur provenance et à acheter vos produits locaux. Profitez du confinement pour réaliser des desserts simples avec des produits du terroir !
Nous avions réalisé un livre de recettes avec 7 agricultrices de notre groupe GEDA local. Chacune a évoqué les recettes qu’elle connaissait au quotidien pour promouvoir nos produits. Je vous recommande le far breton, évidemment !
Merci de nous avoir suivis cette semaine ! Lundi prochain, Richard Fontaine vous expliquera quels légumes il fait pousser en ce moment.