Morgane Jan et Thomas Quelen

Morgane Jan et Thomas Quelen
Eleveurs de brebis
Plouguonvelin (29)

Lundi

Bonjour, on se présente : Morgane Jan et Thomas Quelen. Nous avons un élevage de Brebis à Plougonvelin (29) qui se nomme Les Brebis d’Iroise . Nous produisons des produits laitiers au lait de brebis bio ainsi qu’un peu de viande.

Nous nous sommes lancés il y a un an après un projet que nous avons réfléchi à deux pendant plusieurs années. On savait tous les deux qu’on voulait faire du fromage. Thomas a fait un stage en brebis lors de son BTS et cela lui a plu. En plus, nous nous sommes dits que c’était une production peu commune dans notre région.

Nous avons tous les 2 fait notre BTS au Lycée La Touche . Thomas est parti se perfectionner en élevage de brebis avec un CS (Certificat de spécialisation) ovin lait à Saint-Affrique près de Roquefort.

Afin d’avoir des compétences complémentaires, Morgane est partie 1 an en apprentissage à Aurillac pour apprendre à faire du fromage dans une ferme qui fait du fromage de brebis. De plus, nous avons travaillé pendant 1 an et demi dans le bassin de Roquefort (Aveyron) en brebis. Enfin, nous sommes partis un an en Nouvelle-Zélande pour travailler en brebis et en transformation fermière, mais là-bas c’est quelque chose d’extrêmement rare. Ils ne sont que 5 agriculteurs à élever des brebis laitières et transformer le lait à la ferme dans le pays.

Nous sommes revenus en 2020.

Nous avons choisi de construire nos propres bâtiments. Reprendre un bâtiment déjà existant impliquait de reprendre une trop grande surface au vu de nos besoins (les bâtiments à reprendre dans notre secteur sont adaptés aux besoins de bovins et rarement pour des ovins.) En plus de notre bâtiment, nous possédons 13 hectares pâturables et 4 ha qu’on loue pour faire du foin.

Les animaux sont tout le temps dehors, sauf quand le temps est vraiment mauvais.

Mardi

Nous élevons des brebis Lacaune. C’est la même race qui est utilisée pour produire le roquefort.

Les 70 premières brebis sont arrivées d’Aveyron fin janvier 2022, de trois élevages de sélection différents, déjà pleines. Elles ont mis bas de début mars à fin avril. Chez les brebis, on laisse les petits 1 mois avec leur mère À partir de deux semaines, nous commençons à traire une fois par jour pour laisser du lait pour les petits. Ils seront sevrés au bout d’un mois. Nous passons alors à deux traites par jour.

Sur les 70 brebis qui ont mis bas, nous avons eu 140 agneaux, on a conservé 35 jeunes agnelles qui seront nos futures brebis. Elles ont actuellement 9 mois, elles sont pleines et vont mettre bas en avril. La reproduction se fait avec 4 béliers qui restent environ 2 mois avec les brebis.

Les brebis, elles, mettront bas début mars. On décale d’un mois les agnelles, car leur lactation est un peu plus courte que celle des brebis. Ainsi, elles profitent aussi d’un mois supplémentaire pour grandir.

En conservant les agnelles, l’objectif est d’avoir, à terme, un élevage d’une centaine d’animaux.

Une partie des agneaux sont vendus, certains vont dans un autre élevage où ils sont engraissés, d’autres sont transformés en viande avec le boucher de Plouarzel. On fait de l’agneau de lait, ce qui change de l’agneau boucher traditionnel, la viande étant plus tendre. On produit également des merguez.

Mercredi

Dans la salle de traite, les animaux ont à manger devant eux. La première brebis se place au bout et cela ouvre petit à petit les portes aux autres ce qui évite un embouteillage. Chaque brebis est branchée 2 à 3 minutes. Pendant ce temps-là, les brebis rentrent de l’autre côté, ce qui nous permet d’alterner d’un côté et de l’autre. Tout le lait de la traite arrive directement dans le labo, je n’ai pas de tank. On transforme tout directement en fonction des besoins de nos clients.

D’avril à juillet, nous réalisons deux traites par jour, matin et soir, puis en juillet août, on passe à une traite le matin, car les brebis font moins de lait et nous avons plus de travail de vente.

Tout le lait est transformé sur place dans notre labo. On fabrique des yaourts, des fromages frais (avec et sans épices), de l’affiné, de la tomme, et de la raclette. On fait de la tomme et de la raclette surtout au pic de lactation, en avril-mai, ce qui permet de conserver le produit et de l’affiner.

Jeudi

Avec les naissances, on a un pic d’activité en mars, puisque c’est une race pas très débrouillarde. Elles n’ont pas trop d’instinct maternel. On doit donc être très présent pendant les mises-bas avec des gardes jours et nuits toutes les 2 heures. C’est la période la plus difficile. On commence à traire début avril. On trait les mères le matin puis on les laisse avec leurs agneaux le reste de la journée durant 3 semaines.

En pleine période, on attaque dès 7h, on commence par mettre du foin aux brebis et on passe 20 minutes après à la traite où elles mangent des céréales, cela prend environ 1h. Ensuite, je pars en labo pour transformer le lait jusqu’à 14h et Thomas lui s’occupe de nourrir les animaux, les sortir aux champs, faire les clôtures, … Puis l’après-midi, je retourne en labo faire des manipulations telles que retourner les tommes, enlever les yaourts de l’étuve… cela me prend approximativement 2 h. Ensuite, on prépare les marchés. Vers 17h, on attaque la seconde traite puis je repars en transformation. Souvent quand je suis au labo, les brebis viennent me voir à la fenêtre.

L’hiver, le rythme est moins soutenu. Nous avons un travail d’astreinte le matin et le soir et on s’occupe de travaux de la ferme que l’on n’a pas eu le temps de réaliser le reste de l’année.

Vendredi

Nous vendons une partie de notre production dans notre boutique qui est ouverte d’avril à octobre/novembre selon les stocks, les mercredi et samedi après-midi. On fait également le marché du Conquet le mardi matin, et celui de Plougonvelin le dimanche matin. Et cette année, nous allons sans doute rajouter une date dans notre planning. Nous aimerions aller à Kerinou (Brest) le samedi matin, si notre organisation le permet cette année !

En effet, cette année, nous pourrons produire plus, car jusque-là, nous ne produisions pas assez pour suivre la demande.

Une autre partie de notre production est commercialisée à une AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) pour mettre dans des paniers.

Enfin, on vend une petite partie de notre production ainsi que de la viande à des restaurants et petits commerces locaux.

Merci de nous avoir suivis cette semaine. Vous pouvez nous rejoindre sur nos réseaux sociaux Les Brebis d’Iroise.

La semaine prochaine, vous retrouverez Ludovic Mazé qui produit du lait de vache à Landéda.