Ferme de la Maison Neuve

Ferme de la Maison Neuve
Eleveurs de porcs
Plestan (22)

Lundi

Merci Anne-Laure pour le témoignage de la semaine passée. Cette semaine nous allons vous présenter notre ferme de la Maison Neuve qui se trouve à Plestan (22). C’est une ferme porcine pilote sur le modèle dit Physior qui est une production qui s’inscrit entre le conventionnel et le bio.

Nous allons vous présenter l’équipe. Pierre Morfouace est installé depuis 1989, il est accompagné deux salariés polyvalents : Noémie qui est dans l’entreprise depuis 2018 et de Jules depuis 2021, ainsi que de Niels qui est apprenti en 2ᵉ année CAPA MA (matière agricole) au Lycée Pommerit.

Il a 5 ans, Pierre a mené une réflexion sur la suite à donner à ses bâtiments qui étaient vieillissants, il cherchait un outil qui répondait à l’attente des consommateurs, qui améliorait les conditions de travail et un outil efficace pour permettre la transmission future de l’outil.

Pour ce faire, Pierre à mener sa réflexion avec la coopérative Le Gouessant et ensemble, ils sont allés visiter plusieurs élevages en Europe. De ces visites est sorti le premier bâtiment en Europe à offrir cette technique d’élevage à tous les stades physiologiques, car en Allemagne, c’est seulement l’engraissement et la maternité qui a une courette extérieure.

Aujourd’hui l’élevage accueil 265 truie en mode naisseur engraisseur.

📸Sacha Drouart Photographie

Mardi

Aujourd’hui, nous allons vous parler de notre organisation. La différence avec le conventionnel est qu’il y a une courette extérieure à tout stade physiologique, nous sommes un élevage alternatif. À l’intérieur, les porcs ont une aire paillée et à l’extérieur, il y a la courette et l’abreuvement. Ils font leurs vies, ils peuvent aller à l’extérieur comme ils le souhaitent.

On s’est inspiré des modèles des pays du nord et de l’Allemagne. C’est le premier élevage de la sorte en France.

Les porcs font leurs déjections dehors, il y a vraiment un effet de bande. Si les truies sont sales en maternité et qu’elles ne font pas leurs déjections en extérieur, les porcelets ont tendance à conserver le même comportement en grandissant. C’est impressionnant, c’est la mère qui habitue le porcelet.

On a fait le choix de ne pas mettre de fosse en dessous du bâtiment. On a des systèmes de racleur avec séparation de phases. Les déjections sont ramenées avec le racleur dans une gaine centrale : le liquide part d’un côté dans une fosse et le solide part dans une fumière. Cela diminuerait les rejets d’ammoniaque et d’azote de 30 à 40%.

Les bâtiments, eux, sont en ventilation statique ce qui fait qu’ils sont peu énergivores. Par rapport à notre ancien élevage, on a divisé par deux notre consommation d’énergie.

On a également un local technique avec le poste de pilotage et de la collecte de données recherche et développement. Toute l’alimentation est gérée : les mélanges d’aliments sont gérés par l’ordinateur selon les besoins des animaux. Nous avons 18 silos pour faire des essais sur l’alimentation pour voir ce qui fonctionne le mieux. On achète tous nos aliments.

On a par ailleurs un ancien engraissement traditionnel qu’on va essayer d’adapter sur ce modèle.

📸Sacha Drouart Photographie

Jeudi

En post-sevrage, l’alimentation se fait en intérieur, car un petit porcelet qui vient d’être sevré ne veut pas aller dehors pour manger.

On apporte aux animaux un peu de paille tous les jours, il n’y a pas de litière cumulée. Ce sont eux qui font leur raclage. C’est leurs matériaux manipulables avec lequel ils jouent, ils le trimballent à droite à gauche, ils le mangent, ils le sortent.

La différence entre le post-sevrage et l’engraissement, c’est que dans ce dernier l’alimentation est dehors. Les zones de couchages sont en intérieur, dans le noir, pour que les porcs ne salissent pas à l’intérieur, car on s’est aperçu que s’ils ont de la lumière à l’intérieur, ils font leurs déjections.

Les porcs partent à Kermené à moins de 20 km d’ici. Ils y sont abattus puis vendus dans les Leclerc du secteur.

📸Sacha Drouart Photographie

Vendredi

Ce vendredi, nous allons vous parler de la recherche et du développement qui est mené dans notre élevage.

Dans chaque bâtiment, il y a les cases appelées sentinelles qui regardent le comportement des animaux aussi bien en gestante, qu’en maternité, qu’en poste sevrage, en engraissement. Mais on mesure aussi tout ce qui est température, vent, humidité, rejets d’ammoniaque. Tout cela est analysé grâce à des caméras et des capteurs.

Chaque case sentinelle dispose d’une caméra intérieure et extérieure pour analyser les déplacements des animaux, voir quand ils vont manger… même dans la nuit.

L’alimentation se fait par un système de bac individuel pour savoir quelle quantité d’aliments est ingéré par chaque animal.

On suit une partie des porcs de la naissance à l’abattoir par ce procédé. On a toutes les statistiques de l’animal : ce qu’il mange, ses déplacements, son poids… sur l’ordinateur et ces données vont être dans un second temps analysé pour que chaque étape du processus de vie de l’animal soit optimisé et réponde le plus possible à ses besoins.

Grâce à cela, on s’aperçoit qu’il y a des choses qu’on pensait vrai, mais qui se trouvent être fausses. Par exemple, on pensait que les cochons allaient manger à minuit s’ils avaient de la nourriture dans leurs bacs, c’est exact pour les truies, mais pas pour les cochons qui attendent qu’il fasse jour.

On pensait aussi que les cochons étaient des goinfres, c’est le cas pour certains mais la majorité vont prendre leurs repas en une fois et ne pas aller sans cesse s’alimenter. On constate également, les porcs suivent le cycle du jour et restent davantage dormir l’hiver.

Merci de nous avoir reçus sur la page. Nous cédons la place à Anthony Le Bideau la semaine prochaine. À bientôt !

📸 @Sacha Drouart Photographie