Florian Buan

Florian Buan
Alternant en aquaculture
Scaër (29)

Lundi

Bonjour à tous, je m’appelle Florian Buan, je suis en alternance à la pisciculture du Moulin de Kerry
sur la commune de Scaër (29). J’ai 20 ans et je suis en deuxième année de BTS aquaculture au Lycée
maritime Florence Arthaud de Saint-Malo. Mon rythme d’alternance est 1 mois à l’école et 1 mois sur
la ferme.
La pisciculture du Moulin de Kerry a été construite en 1960, avec les 12 premiers bassins. Le reste de
la pisciculture a été construite en 1987, avec l’ajout d’un filtre de nettoyage de l’eau lors de la prise
d’eau à la rivière et la décantation lors du rendu de l’eau.


Sur la pisciculture, nous sommes trois à travailler :

  • Baptiste, pisciculteur. Il est tout seul sur la ferme lorsque je suis à l’école,
  • Moi-même en alternance,
  • Et l’équipe a été renforcée par une personne pour assurer la réparation des machines.
    Nous produisons environ 130 tonnes de truites par an, sachant qu’un cycle de truites se fait sur 2
    ans, de la réception des œufs à l’expédition des poissons.
    Nous élevons des truites que nous vendons à Bretagne truites sous trois stades :
  • Les petites : portions de 220 à 350g
  • Les grosses : portions de 700g à 1,2kg
  • Les très grosses : portions de + de 1,8kg

Mardi

Notre pisciculture est biologique, ce qui implique de respecter les normes suivantes :

  • On ne doit pas mettre plus de 25kg de poissons par m3
  • On a le droit à un seul traitement médicamenteux par lot et par an
  • On doit avoir des poissons mâles et femelles
  • On doit vider nos bassins un par un pour séparer les mâles des femelles. On reconnaît les
    mâles grâce à leur taille qui est plus petite
  • On vaccine tous les poissons 1 fois au mois de juin pour ne pas avoir de médicaments à leur
    donner 

Lorsque nous vidons nos bassins au moment du tri des mâles et des femelles, on les met à sec
pendant un certain temps. Cela permet que toutes les bactéries présentes sur les parois meurent. On désinfecte en fermant les bassins et on les laisse vides pendant 3 ou 4 jours avant de les remplir à nouveau.

Tous nos bassins ne sont pas autonettoyants, seulement les bassins de chargement car l’eau court dedans et ça les rince donc. Les poissons sont beaucoup plus musclés car ils nagent contre le courant.

Mercredi

Aujourd’hui, on se retrouve pour l’explication du circuit de l’eau dans notre pisciculture.
La prise d’eau est l’endroit où on prélève l’eau de la rivière. On emprunte 2/3 de l’eau et le tiers
restant retourne à la rivière. Nous devons également laisser un débit minimum d’eau afin d’assurer la
continuité écologique. On a la chance d’être proche de la source donc on a une eau saine et qui ne
varie pas trop en température, environ 12-13°.


Les poissons naturels de la rivière ne passent pas afin de pouvoir remonter la rivière pour se
reproduire. Parfois, des poissons arrivent tout de même à passer, nous les remettons à l’eau.


Sur notre zone de prise d’eau, nous avons un étang qui sert de zone de dépôt. Le flux d’eau est cassé
et les sédiments (sable, brindilles…) y sont donc déposés car ils ne doivent pas entrer dans la
pisciculture. Cet étang est nettoyé grâce à l’ouverture des vannes car sinon le sable bouche nos
bassins.


Lorsque nous prélevons l’eau de la rivière, elle arrive directement dans un défeuilleur. Les feuilles
sont retirées de l’eau et cela nous permet donc de n’avoir aucune feuille dans nos bassins. Les
feuilles retournent directement à la rivière par des trappes. En automne, c’est primordial.


Nous devons rendre une eau aussi propre que lorsque nous l’avons prise. La pisciculture ne
consomme pas d’eau : l’eau ne fait que passer dans la ferme.


L’eau traverse la pisciculture et est reversée 900m plus bas à la rivière.


Avant d’être reversée, elle est filtrée pour enlever les matières organiques qui sont envoyées vers le
bassin de décantation. Ce bassin est vidé une fois par an. L’eau ressort donc dans la rivière propre.


Nous faisons régulièrement des analyses d’eau. On a un contrôle en amont et un en aval, 100m après
l’endroit où on relâche l’eau dans la rivière.


Notre eau est distribuée par gravité dans nos bassins, nous n’avons donc pas de machine pour la
distribuer.


Plus le poisson grossit, plus il descend dans les bassins car pour leur développement, ils ont besoin de
plus de minéraux, présents dans les premiers bassins.

Jeudi

Nous avons un laboratoire où arrivent nos œufs. On achète nos œufs chez un spécialiste de
l’aquaculture. Avec cette souche, nos plus grosses truites mettent 18 mois pour arriver à maturité,
soit 2,5kg dans des conditions optimales.


On doit constamment contrôler l’eau en faisant des tests.
Une fois les œufs mis en bassins, on les trie en gardant seulement les œufs oranges / rouges et en
enlevant les œufs blancs. Une fois que les œufs ont éclos, on distingue la tête de lot (poissons qui
grossissent le plus vite) et la queue de lot (poissons qui se développent moins vite).


L’eau de forage (le forage d’eau est une installation souterraine permettant de recueillir les eaux se
trouvant dans le sol) tombe dans des plaques avec des trous et l’eau est donc fragmentée en petites
particules et c’est donc ça qui la recharge en gaz. L’eau a donc les mêmes propriétés que celle de la
rivière.

Vendredi

Nous allons parler de l’alimentation de nos truites.
Comme nous sommes en élevage biologique, nous devons nourrir nos truites avec des aliments
similaires à ceux du milieu naturel, soit de la farine d’aliment. Nos granulés sont très riches. Ils sont
composés de lipides et de protéines.


Le métabolisme du poisson se fait en fonction de la température de l’eau. 1 degré d’écart peut être
énorme. L’eau doit être à 16° pour être optimale pour la truite.
Les mâles ne peuvent pas être commercialisés car leur chair est blanche et non rosée.


En hiver, nos poissons sont nourris trois fois par jour. On adapte les heures de nutrition en fonction
de la météo et notamment du gel. Généralement, les poissons sont nourris matin, midi et soir.


Les poissons ont besoin de beaucoup d’oxygène au moment de leur digestion. De ce fait en période
de fortes chaleurs ils ont moins faim. Généralement, nous les nourrissons moins en période estivale.
L’oxygène se trouve dans l’eau et nous avons moins d’eau l’été que l’hiver. Pour pallier ce manque
d’oxygène on a des aérateurs d’eau. Ils apportent de l’oxygène dans l’eau et équilibrent les taux de
gaz dans l’eau par rapport à celui de l’air. L’eau entre en contact avec l’air et ça crée de l’oxygène.
Plus l’eau va être cassée en fines gouttes, plus le contact avec l’air sera important.

Merci à tous de m’avoir suivi pendant cette semaine. Cela a été un plaisir pour moi de vous présenter
mon métier.
A bientôt !