François Caradec

François Caradec
Éleveur de vaches Wagyu
Douarnenez (29)

Lundi

Merci Florent Isambart pour le témoignage de la semaine passée. Durant cette semaine, c’est à mon tour de témoigner, je me présente François Caradec, je suis éleveur à Douarnenez (29).

Je suis installé depuis 18 ans, j’ai repris l’élevage familial, je suis la 3ème génération.

J’élève des Wagyu (bœuf japonais en japonais), j’ai 7 mères et 25 femelles en tout. Ces animaux sont élevés 5 années avant d’être vendus. Cela fait 4 années que je me suis lancé dans l’aventure, l’année prochaine, je commercialiserai mes premiers animaux.

J’ai également une vingtaine de bovins Wagyu qui sont croisés, également élevés pour leur viande.

Mais j’ai aussi 70 vaches laitières de race Holstein pour produire du lait.

Enfin, je possède 100 ha de culture qui sont destinés à nourrir mes animaux.

Mardi

Aujourd’hui, je vais vous parler des Wagyu, que certains appellent bœuf de Kobé mais c’est un raccourci, car les bœufs de Kobé sont des Wagyu avec une appellation d’origine géographique pour identifier les animaux élevés sur ce territoire. Les Wagyu sont des vaches d’origine japonaises.

C’est mon vétérinaire qui m’a soumis l’idée d’élever des Wagyu et qui m’a mis en contact avec un éleveur de Rennes, Sébastien Chérel qui élevait cette race qui a fondé le groupe Miyabi. C’est un réseau uniquement composé d’éleveurs à qui je commercialise ma viande.

Les Wagyu produisent une viande exceptionnelle notamment grâce à son gras. Je les élève durant 5 années en extérieur sauf l’hiver où elles rentrent en bâtiment.

Les animaux sont alimentés au plus proche de l’alimentation japonaise avec une adaptation avec ce qu’on peut trouver par chez nous. De plus, j’y ajoute du lin pour que leur gras soit riche en oméga 3. Pour information, je vais peut-être en décevoir quelques-uns, mais cela reste un mythe que les animaux soient élevés à la bière.

Je suis dans ma 4ème année l’année prochaine, je pourrai vendre ma viande.

Mercredi

Je commence ma journée par ma première traite le matin vers 7h, puis je consacre le reste de ma matinée à l’alimentation des animaux. 95% de leur alimentation provient directement de ma ferme.

L’après-midi, je m’occupe des soins des animaux, de la gestion des paddocks et des pâtures avant d’effectuer une seconde traite en fin de journée.

Le plus gros des travaux des champs sont faits par une entreprise pour pouvoir m’occuper essentiellement des animaux.

Concernant la transformation de la viande, les Wagyu sont gérées par le groupe Miyabi. Par contre, au sujet de mes animaux Wagyu croisés, la transformation se fait localement : l’abbatage a lieu au Faou tandis que la viande est préparée, mise sous colis et surgelée (si le client le souhaite) à Cast.

Jeudi

Au bout de 4 ans, au sein du réseau, chacun individuellement s’est mis à faire du croisement (Limousine, Angus, Parthenaise, Normande).
J’ai commencé à faire du croisement avec du Wagyu pur et de la Holstein, j’avais très peu d’information, car ce type d’élevage reste très confidentiel, même au Japon. Il y en a un peu aux USA, mais surtout en Australie (pays le plus gros producteur et surtout exportateur).

Je me suis rendu compte qu’au Japon le Wagyu reste un produit de luxe, c’est extrêmement cher et c’est un plat consommé que pour des événements particuliers, ce qu’ils consomment plus régulièrement ce sont les croisés. Le croisement est vendu sous la marque Takumi (en japonnais : artisanat, art d’assembler).

Cela a des avantages : niveau tarifaire, c’est plus accessible (je suis sur le cahier des charges, mais les animaux sont uniquement élevés pendant 3 ans) et le croisé est moins marqué en gras que la race pure mais bien plus que les races occidentales que c’est une bonne étape avant de passer sur de la race pure…

Le Takumi est une bonne étape avant de passer au Wagyu.

Vendredi

Je vends uniquement du Takumi en direct, une petite partie aux restaurateurs, mais aussi à la ferme.

Pour les particuliers, les ventes ont lieux environs une fois par mois. J’avertis mes clients sur ma page Facebook Takumi-Caradec lorsque j’organise une vente.

Je vends mes produits sous forme de colis 3-5 ou 10 kg de Takumi.

J’ai fait ma première vente à juillet, l’objectif est de faire une vente par mois. Je commence à avoir de nombreux fidèles qui reviennent chaque mois et qui me disent que le produit est excellent. C’est une satisfaction pour moi, surtout quand cela fait plusieurs années qu’on élève la bête.

J’espère que mon témoignage de cette semaine vous aura plu. Je passe le relai à Anne-Laure Auffret, je vous dis à bientôt !