Gwennoline Moussière

Lundi

Merci à Juliette et Baptiste pour leurs témoignage la semaine dernière.

Bonjour à tous, je m’appelle Gwennoline Moussiere, je suis maraichère et éleveuse laitière sur la commune de Saint-Pol-de-Léon (29), j’ai 36 ans et j’ai 2 enfants de 3 et 5 ans. Je me suis installée en janvier 2022, à la suite de mes parents, sur la ferme familiale

J’ai suivi un parcours un peu atypique. J’ai été diplômée d’une école d’ingénieure en agronomie à l’ENSAT de Toulouse en 2011. Après mon diplôme, je suis partie travailler au Mexique en développement commercial pour des entreprises bretonnes qui souhaitaient s’exporter sur le territoire mexicain, notamment en alimentation animale.

En 2015, mon conjoint et moi avons décidé de rentrer en France. J’ai travaillé au service marketing de l’entreprise Kersia, qui propose des produits d’hygiène, spécifiquement pour la traite. En 2019, j’ai souhaité rejoindre la ferme familiale pour préparer mon installation, à la suite du départ en retraite de mon père. Avant de m’installer, j’ai donc travaillé deux ans en tant que salariée avec eux, avant de m’installer début 2022

Nous sommes 3 à la ferme, ma mère Odile, un salarié Arnaud et moi-même.

Mardi

Je possède une petite ferme avec 38 ha et une trentaine de vaches à traire.

Dans notre organisation, tout le monde s’occupe de tous les postes. Comme dans beaucoup de fermes, la journée commence et finit par la traite. On trait les vaches vers 7h le matin, la traite dure environ 1h. Pendant que je finis de m’occuper des animaux, Arnaud, mon salarié va au champ pour couper les mini choux-fleurs. Nous récoltons les choux jusqu’à 16h environ. Le soir, nous retournons nous occuper des bêtes, avec l’alimentation du troupeau et la seconde traite vers 18h

Les travaux dans les champs ont lieu uniquement en semaine, le weekend, nous nous occupons essentiellement des vaches.

Mercredi

J’ai repris le modèle d’exploitation tel qui l’était. Ici, c’est très particulier pour l’atelier lait. On est d’ailleurs les derniers à produire du lait sur la commune. La ferme étant dans une zone légumière, on tire parti des déchets de légumes pour nourrir nos vaches. Autour de nous, nous avons des entreprises qui conditionnent ou transforment des légumes (chou-fleur, salade, légumes anciens, potimarrons, artichauts,.) cela permet d’avoir une alimentation intéressante à base de légumes, pour les animaux du troupeau. On complète cette ration par une base de maïs et de l’ensilage d’herbe.

C’est un modèle vertueux, car cela valorise les déchets.

Sur l’alimentation, il faut faire attention aux quantités distribuées : la salade par exemple, elles peuvent en consommer tant qu’elles veulent. Mais par exemple pour la pomme de terre ou le potimarron dont elles raffolent, il faut être plus vigilants sur les quantités. Dès la fin du sevrage, les veaux mangent du légume. Mes vaches n’aiment pas trop le maïs, elles préfèrent manger des légumes, par contre, elles sont exigeantes !

Notre objectif est aussi, avec les vaches, de produire du fumier pour fertiliser nos cultures. On peut tirer profit de la terre si on lui donne à manger. C’est pourquoi les vaches sont sur des logettes avec beaucoup de paille pour avoir du fumier et ainsi être dans la vertuosité du système.

On ne fait pas d’insémination artificielle, mais de la saillie naturelle, de ce fait, il y a un taureau parmi les vaches et un autre avec les génisses pour assurer la reproduction au sein du troupeau.

Jeudi

Nous produisons des mini choux-fleurs. A la différence des gros choux-fleurs, c’est qu’ils sont plantés plus serrés et récoltés plus tôt. C’est la même variété que les choux-fleurs standards.

Les choux se plantent entre le 14 juillet et le 15 août. On plante des variétés de précocité différentes pour pouvoir en récolter entre le 1^er octobre et fin mai.

Pour récolter un chou, je commence par placer ma main à l’intérieur pour voir la taille du chou. S’il fait la bonne taille, je le coupe, puis je le pare. Une fois cela effectué, je place le chou dans la caisse derrière moi qui est sur un engin automoteur qui avance tout seul.

Une fois les légumes récoltés, on a une rotation sur les terres avec les cultures pour le lait : le maïs, les céréales et l’herbe.

Le secteur de Saint Pol de Leon est favorable à la production de légumes frais, en plus d’une terre particulièrement riche, nous avons un climat propice à cette production. En effet, la proximité de la mer permet d’avoir un effet tampon sur la température. Par exemple, les gelées en hiver seront moins fortes près de la mer que dans les terres et permettent donc de préserver la qualité de nos légumes. Nos légumes sont commercialisés par la coopérative @SICA et vendus sous la marque @Prince de Bretagne. L’intérêt de commercialiser via une coopérative, est qu’on a le droit de participer, écouter et connaitre les décisions qui sont prises.

Vendredi

En tant que jeune agricultrice, je participe à différentes formations pour compléter mes compétences techniques.

J’ai fait des formations pratiques : parer le pied des vaches, soigner mon troupeau, conduite des cultures légumières, … Je profite de l’hiver pour suivre des formations, car on a un peu plus de temps. L’été est généralement plus chargé avec la préparation des sols pour les plantations, l’entretien des cultures, en plus des travaux de récoltes de mini choux-fleurs et des vaches. Je participe aussi à des groupes de travail. Je trouve cela enrichissant.

Merci pour votre accueil durant cette semaine. À bientôt !