Hicham Le Grand

Hicham Le Grand
Éleveur de vaches laitières
Gourin (56)

Lundi

Merci à Jérémy pour la semaine précédente !

Bonjour à tous,

Je m’appelle Hicham LE GRAND, j’ai 28 ans et je suis originaire de Gourin dans le Morbihan.
Je me suis installé sur un ancien site d’élevage bovin que j’ai converti en agriculture biologique. En plus de mon métier d’agriculteur, je suis investi auprès de la mairie en tant qu’élu.
J’ai réalisé un BTS ACSE (Analyse et Conduite des Systèmes d’Exploitation) au Lycée Pommerit, puis une licence management des entreprises agricoles à Bignan. Peu après la fin de mes études, j’ai voulu découvrir « la culture de l’herbe », qui est mal connue en France. Je suis donc parti avec un ami six mois en Nouvelle-Zélande, où nous avons travaillé dans trois exploitations basées sur le pâturage. Puis, après un an en France, je suis reparti quatre années en Nouvelle-Zélande où j’occupais le poste de manager au sein d’une exploitation laitière de 600 vaches.
Bonne semaine en ma compagnie 😊

Mardi

Je me suis installé sur un élevage de 44 hectares en 2019.
Les premiers veaux de l’élevage sont arrivés d’Irlande. Je voulais une race bien spécifique, la Kiwi. Un camion de veaux sevrés est donc venu jusqu’à la ferme en juin 2019.
A partir de là, il fallait que je réfléchisse aux différents travaux à effectuer sur la ferme, salle de traite, clôture, chemin, réseau d’eau. J’ai monté une salle de traite d’occasion 2 x 12 simple équipement dans un bâtiment existant.
Je savais que ces travaux devaient être finis pour février 2021, date à laquelle mes génisses ont eu leur premier veau. C’est à ce moment-là que la production laitière a commencé.
D’ici l’année prochaine, j’aurai 47 hectares et un cheptel de 70 vaches laitières.

Mercredi

J’ai un troupeau de 50 vaches laitières composé de deux races : Kiwi et Jersiaise.
La Kiwi est un croisement entre la Jersiaise et la Prim’Holstein. C’est une vache d’origine néo-zélandaise. Elle est adaptée au système herbager et à la vie en plein air intégral. C’est aussi une bonne marcheuse avec peu de problèmes de pattes. Elle est petite, fertile et produit un lait riche en taux (matière grasse et en matière protéique). La Jersiaise est venue compléter le troupeau parce que je ne trouvais pas de kiwi en France à l’époque.
La saison des vêlages se déroule au printemps (février – mars). Le but étant de faire corréler la courbe de production de lait à la pousse de l’herbe. Au printemps, l’herbe va atteindre son pic de pousse en avril-mai là où la production de lait de mes vaches est à son maximum. A l’automne, la pousse de l’herbe diminue pour atteindre son minimum en hiver, là où les besoins de mes vaches sont les plus faibles.
En hiver, j’arrête de traire toutes mes vaches pendant deux mois, c’est le congé maternité avant le vêlage. Faire vêler les vaches au printemps permet d’avoir du temps libre pendant l’hiver et de produire du lait à faible coût, grâce au système herbager. Le but étant d’avoir un minimum de charges pour avoir un maximum de profits.

Jeudi

L’herbe est mesurée tous les lundis. Mesurer l’herbe me permet de connaître la pousse de la semaine, mais aussi mon couvert d’herbe moyen sur l’élevage ainsi que le paddock à donner aux vaches. L’optimum pour le pâturage est de 3 000 kilos de matières sèches à l’hectare. Une fois pâturé, il me restera un résiduel de 1 500 kilos par hectare. Grâce aux données de l’herbomètre, je peux prévoir s’il faut que je fauche pour constituer des stocks ou que je distribue du foin, ou bien de l’enrubannage quand la pousse est plus faible.
Grass grows grass, « l’herbe fait pousser de l’herbe ». C’est-à-dire qu’il faut la pâturer pour qu’elle repousse tout en respectant le temps de retour adéquat.
Je pratique le pâturage tournant dynamique. Sauf pour les génisses, qui elles, sont conduites en techno-grazing. Ce sont des parcelles divisées en couloirs et les génisses sont au fil avant et fil arrière. Cela permet d’allouer la bonne surface chaque jour à leur besoin et d’éviter le surpâturage ainsi que le parasitisme (les strongles etc).

Vendredi

La mono-traite apporte une qualité de vie. Il y a moins d’astreintes, surtout lorsque tu es seul sur l’élevage. Je n’ai pas de stagiaire pour le moment ni de salarié. Mais j’ai des bons copains qui m’aident de temps en temps le week-end. Et j’aime aussi rendre service ! D’ailleurs, j’accueille les ruches de Gwendal de La danse des abeilles , producteur de miel à Clohars-Carnoët. 😊

La santé des vaches et les résultats m’importent aussi. Elles seront plus fertiles et vivront plus longtemps, car je les trais moins. Certes, mes vaches produisent moins de lait. Mais les taux sont meilleurs (taux datant du 06/10/2021 : 56 % de matières grasses et 44 % de matières protéiques) ! Le lait va se réguler d’ici quelques années, car les vaches seront plus performantes. Au mois de décembre, j’atteindrai les 2 500 litres de lait par vache, la première année de la carrière d’une vache est toujours moins productive. Ce litrage va augmenter grâce au fait qu’elles auront plusieurs lactations et qu’elles seront plus adaptées à ce système.

Le lait est livré chez Biolait. En parallèle de l’activité laitière, je pratique également la vente directe de viande de veaux qui me permet de compléter mon activité. Je livre également du lait à la Crêperie du Roi Gourin située sur ma commune où les crêpes sont délicieuses ! Merci d’avoir pris le temps de me lire chaque jour ! Bon week-end 😊