Maxime Chéneau

Maxime Chéneau
Vigneron
Mouzillon (44)

Lundi

Bonjour, merci à François pour son passage la semaine dernière ! Je m’appelle Maxime Chéneau, j’ai 35 ans et je suis vigneron à Mouzillon (44).

Dans la famille, nous sommes vignerons de père en fils depuis au moins 1768 ! Je représente la 9ème génération, installé depuis 2010 avec mon père. Il assure les livraisons, l’administratif et vient donner un coup de main à l’occasion. Je gère le reste.

Nous exploitons 48 ha à Mouzillon et Monnières sur deux sites, le château de Beau-Soleil et le château de la Cormerais. Nous cultivons plusieurs cépages (chardonnay, sauvignon, pinot gris, merlot…) mais essentiellement du melon de Bourgogne, cépage du Muscadet (30 ha).

Avant de m’installer, j’ai passé deux BTS, un en viticulture-œnologie et un autre comme technico-commercial. J’ai ensuite travaillé deux ans et demi chez un vigneron avant de me lancer avec mon père.

Nous livrons nos vins partout en Bretagne, plutôt dans la partie Sud. Tous les quinze jours, mon père fait la tournée des ostréiculteurs, restaurateurs, grandes surfaces et des particuliers qui nous passent commande.

Nous avons une large gamme de vins, notamment un cru communal “Mouzillon-Tillières” que je vous recommande. À côté, nous avons lancé du mousseux, un jus de raisins pétillant…

Bonne semaine en ma compagnie !

Mardi

Voici une partie de mes vignes. Les plus jeunes ont un peu souffert de la sécheresse mais en général, les vignes résistent bien à la chaleur. Cette année, je n’ai pas eu besoin de désherber partout, un passage de tondeuse a suffi. La chaleur a beaucoup joué, évidemment.

Tout s’est enchaîné cette année : début mars, la gelée a impacté en partie la récolte. Ensuite, tous les travaux ont été avancés d’un mois environ. Mi-juillet, on aurait presque eu le temps de partir en vacances 😛

Mercredi

Nous sommes en plein dans les vendanges. Elles aussi ont commencé en avance vue la chaleur.

Ici, nous travaillons à la machine. La vendangeuse passe entre les rangs au-dessus des pieds de vignes. Des battants font vibrer la végétation et font tomber les raisins. Un ventilateur souffle la récolte pour évacuer une partie des feuilles et branches tombées lors du secouage.

Jeudi

Après la récolte, les raisins sont déposés dans une benne que j’amène au pressoir.

Dedans, une toile se gonfle et vient écraser les grains de raisins. Le jus pressé est amené jusqu’à une cuve de 20 000 litres où il va décanter deux jours. Après cela, on enlève le clair et il repart en cuve de fermentation souterraine.

Pour le muscadet, le vin y restera jusqu’à la mise en bouteille de l’année suivante (généralement en mars) pour garder la fraîcheur et le côté perlant.

Vendredi

Pour la cuvée avec les raisins de cette année, il faudra s’attendre à des vins avec moins d’acidité que les années normales. Ce seront des vins très concentrés, très riches. Nos vignes résisteront à ces épisodes extrêmes, mais la typicité des vins va changer. Les consommateurs vont-ils apprécier un vin plus fort en alcool ?

Avec d’autres producteurs voisins, nous travaillons sur une IGP « Bretagne ». Cela nous permettrait d’intégrer d’autres cépages plus résistants et d’avoir une appellation vraiment reconnue ! On n’en est encore qu’au début et la route sera longue mais il faut bien commencer un jour ! En tout cas, je travaille pour défendre l’identité bretonne de nos vins.

Merci de m’avoir suivi cette semaine ! Lundi prochain, Alexandre vous fera découvrir son quotidien d’éleveur de poules pondeuses.