Vincent Crocq

Vincent Crocq
Éleveur laitier et fromager
Châteaugiron (35)

Lundi

Bonjour, merci à Alexandre Guével pour son passage sur Agribretagne la semaine dernière ! Je m’appelle Vincent Crocq et vous souhaite la bienvenue à la ferme des Hautes Marettes située à Châteaugiron (35). Dans le GAEC, nous sommes 5 associés et 3 salariés à l’heure actuelle.

Moi et mon frère Benoît avons repris l’exploitation lors du départ en retraite de nos parents en 2004. En 2017, nous avons fusionné avec le GAEC des Hautes Marettes. Nous nous connaissions bien avec les autres associés car nous avions déjà l’habitude de nous entraider et nous mutualisions déjà tout le gros matériel. Pour eux, la fusion leur permettait de sécuriser la ferme et d’anticiper les futurs départs en retraite. Le regroupement nous a permis de redynamiser l’activité et de trouver davantage de confort dans notre quotidien.

Nous avons trois sites : un proche de Châteaugiron où se trouvent nos 1 200 chèvres avec les génisses prêtes à être inséminées (mon frère et moi réalisons les inséminations artificielles) ; un autre à Saint Aubin du Pavail avec nos vaches et notre atelier de transformation (fromagerie) ; le troisième à Noyal-sur-Vilaine avec nos jeunes génisses, notre élevage en intégration (génisses de race Blanc Bleu Belge) ainsi que notre unité de méthanisation en voie sèche.

Nous nous répartissons par binôme dans chaque atelier, de cette manière, nous pouvons nous remplacer en cas de besoin ou pour les congés. Je suis responsable de la fromagerie et de l’administratif. Mon frère Benoît et Daniel sont responsables des vaches laitières. Antoine me seconde en transformation, s’occupe de la méthanisation et des génisses sur son site avec Franck. Lui est sur l’atelier chèvres et assure le suivi des cultures. La fromagerie prenant de l’ampleur, Benoît vient aujourd’hui également en renfort et tout le monde intervient le mardi et le vendredi matin pour assurer la préparation des commandes.

Côté salariés : Jade fait la traite des chèvres le soir, s’occupe du paillage des vaches laitières et participe au frottage des fromages le mardi et le vendredi. Léa assure la traite des chèvres le matin, l’alimentation des chevrettes et vient également tous les matins en fromagerie lors de la production. Hugo est polyvalent sur l’ensemble des élevages et en particulier sur les chèvres et les cultures.

Avec l’ensemble des ateliers et des tâches à réaliser, chacun a su trouver sa place dans l’organisation ! Nous nous réunissons chaque semaine afin d’élaborer les plannings et d’anticiper le travail à effectuer. Nous déléguons tous les travaux de semis, de récolte et d’épandage de lisiers et de digestat. Pour autant, nous sommes attentifs à rester toujours informés des évolutions pour faire au mieux (formation, groupes de travail).

Bonne semaine en notre compagnie !

Mardi

Notre journée commence dès 6h30. Sur l’atelier lait, Benoît et Daniel vont nourrir les veaux et les vaches. Nous avons trois robots de traite qui nous libèrent du temps pour d’autres tâches. Dans notre mélangeuse, nous mettons de l’ensilage de maïs, du déshydraté de luzerne en brins longs et du RGI avec un complément de soja. Une fois le travail d’astreinte réalisé, Benoit nous rejoint en fromagerie. Daniel, lui, finit son suivi de troupeau.

Dans le même temps, Franck et Hugo s’occupent d’alimenter les 1200 chèvres. Nous leur donnons à volonté de la luzerne en brins longs. Elles sont réapprovisionnées les mardis et vendredis matin. Nous effectuons le paillage au même moment.

Antoine quant à lui s’occupe de l’intégralité de son site. Il vient ensuite en fromagerie.

Léa, Benoît et moi-même préparons les fromages pour nos commandes. Aujourd’hui, c’est frottage et retournement des fromages.

Mercredi

Aujourd’hui, nous préparons le mélange de fumier de vaches, de chèvres et de CIVE (des cultures qui servent de couvert végétal pour ne pas laisser le sol nu entre deux cultures). Ces matières vont rentrer dans la voie sèche pour alimenter la méthanisation. Le gaz produit fait tourner un moteur qui produit de l’électricité qui est injectée dans le réseau.

Nous avons choisi ce système de méthanisation car il permet de valoriser le fumier de nos élevages.

Jeudi

Ce jeudi matin, nous démoulons le fromage frais réalisé la veille. Ensuite, nous le mettons en caisse pour le livrer dans l’après-midi à un affineur.

Chaque matin, nous transformons 2 000 litres de lait pour en faire des tommes. Une est au lait cru de vache fermier et l’autre en chèvre. Nous produisons également du fromage frais et affiné. Vous pouvez les trouver chez les fromagers et crémiers entre la Bretagne et le sud de la Vendée. Plus au nord, un grossiste les propose dans le Nord Pas de Calais, en Belgique et au Luxembourg.

Vendredi

En 2019, nous avons choisi de réduire la taille du troupeau à 90 vaches laitières et de miser sur la fromagerie. Aujourd’hui, c’est un choix que nous ne regrettons pas vu l’essor de la transformation !

C’est une fierté de valoriser ainsi nos produits. Grâce à la fromagerie, nous avons découvert un autre métier. Je n’ai pas suivi de formation, je me suis entrainé dans mon exploitation pendant deux ans en suivant les conseils d’un fromager passionné qui m’a transmis son savoir-faire.

Cette nouvelle activité nous a permis de faire des nouvelles rencontres, de développer nos compétences (commerciales notamment) et d’avoir d’autres opportunités.

Nous sommes une équipe qui a choisi d’aller de l’avant. Franck a reçu le prix du meilleur troupeau de race Saanen au Space. Nous sommes contents des choix réalisés pour l’évolution de notre entreprise.

Nous accueillons régulièrement des stagiaires pour montrer notre travail et leur apprendre le métier. Si des gens veulent venir voir l’élevage, ils sont les bienvenus ! Le regard extérieur nous aide aussi à nous améliorer.

Nous avons choisi de nous équiper sur chaque atelier afin d’améliorer nos conditions de travail. Tout ça a un coût, c’est vrai. Mais quel est le prix de notre santé ? Comment attirer les jeunes ?

Nous sommes des chefs d’entreprise. Nous cherchons toujours à améliorer les choses pour diminuer la pénibilité du travail et préparer notre avenir.

Merci de nous avoir suivis cette semaine !